Il AURA FALLU près de dix années de négociation pour faire aboutir la coopération transfrontalière pour les secours d'urgence. Les Etats français et belge viennent enfin de signer un accord, dans le cadre d'Interreg III, régissant le fonctionnement et le fonctionnement des Smur de part et d'autre de la frontière. Dix ans pour gommer une frontière qui n'existe plus que sur les cartes… Les urgentistes des deux pays ont déjà une longue habitude de coopération, pour des raisons de proximité géographique : les villes de Menin (Belgique) et d'Halluin (France) ne font qu'une, et la ville d'Armentières est plus proche des communes belges qu'Ypres dont relève le Smur. Quant à Valenciennes, le nord de la ville est le sud de la Belgique.
Par commodité, les différentes équipes passent donc fréquemment la frontière pour aller dépanner leurs voisines. L'an dernier, le Samu a ainsi comptabilisé 200 interventions transfrontalières.
En cas de coup dur, Belges et Français se soutiennent fréquemment : lors de carambolages sur l'autoroute, des équipes des deux pays sont souvent présentes.
Il y a quelques années, lors de la catastrophe industrielle de Ghislenghien, le Nord a amené en renfort 14 Smur et 4 hélicoptères.
«Nous nous connaissons tous et nous avons l'habitude de travailler ensemble, explique Patrick Goldstein, patron du Samu du Nord et président de la Société française de médecine d'urgence. Nous avons la même formation et les mêmes modes d'intervention. Lorsqu'il y a une urgence, nous ne nous posons pas la question de savoir si nous sommes en France ou en Belgique, nous y allons.» Cette coopération butait cependant sur une question de financement : les équipes belges sont rémunérées à l'acte, alors que les Smur français fonctionnent encore sur une enveloppe globale. Les interventions ne donnaient lieu jusqu'ici à aucune facturation. L'accord signé entre les deux pays réglemente le volet financier : lorsqu'un Smur interviendra dans le pays voisin, en raison de l'indisponibilité du Smur local, l'intervention sera payée sur la base d'une rémunération forfaitaire identique pour les deux pays. Cette harmonisation financière permettra aux urgentistes des deux pays de coopérer beaucoup plus facilement au quotidien et d'activer indifféremment le centre 15 ou le centre 100 belge.
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