Signes classiques
L'hypoglycémie entraîne un certain nombre de signes classiques :
- signes dysautonomiques (adrénergiques et cholinergiques) : sueurs, palpitations, tremblements, faim ;
- signes neuroglycopéniques : troubles de la concentration, de la parole, de la coordination motrice et pseudoébriété ;
- autres signes : fatigue, céphalées, paresthésies péribuccales, diplopie ;
- coma hypoglycémique : brutal, agité, avec sueurs, syndrome pyramidal, convulsions ± signes de focalisation. Les formes profondes peuvent être calmes et aréflexiques.
D'autres signes
D'autres signes sont évocateurs, tels qu'une installation rapide, un tableau souvent stéréotypé pour le même patient, une correction en 10 à 15 min par la prise de glucides, des signes visibles par l'entourage (nervosité, somnolence, fixité du regard, incohérence ou lenteur verbale, agressivité).
Recherche des étiologies : hypoglycémies organiques.
Les signes sont surtout neuroglycopéniques, y compris le coma. Elles surviennent loin des repas, notamment en fin de nuit et/ou lors d'un effort.
Les causes évidentes sont les prises médicamenteuses (dextropropoxyphène), les endocrinopathies « en hypo » (insuffisance surrénale, insuffisance hypophysaire, hypothyroïdie), les tumeurs extrapancréatiques, l'insuffisance hépatique et/ou rénale sévère.
L'insulinome est très rare, adénome bénin et unique dans 90 % des cas, et nécessite un traitement chirurgical.
Les hypoglycémies de l'enfant imposent de rechercher des déficits enzymatiques.
Les hypoglycémies réactives postprandiales se manifestent par des signes mineurs neurovégétatifs postprandiaux précoces et tardifs, nécessitent d'éliminer malaise vagal et angoisse, sont fréquentes après gastrectomie, justifient un régime riche en fibres et index glycémique bas.
Hypoglycémies chez le diabétique
Chez le diabétique de type 1, les hypoglycémies sont fréquentes en cas :
- de repas sautés, insuffisants ou retardés, de prise d'alcool en dehors des repas ;
- d'exercice physique non programmé ou sans adaptation des doses ;
- de schémas ou de doses d'insuline inadaptés ;
- d'éducation insuffisante ;
- de prise de médicaments (IEC, fibrates, bêtabloquants), de gastroparésie, d'insuffisance rénale, d'insuffisance hormonale ;
- de causes psychologiques : obsession de la normoglycémie, manipulation, recherche de bénéfices ;
- de lipohypertrophies.
Chez le diabétique de type 2, les hypoglycémies sont rares avec le traitement oral, mais plus graves et plus prolongées que dans le diabète de type 1 (ex : sulfamide trop puissant ou trop long chez l'insuffisant rénal avéré ou potentiel comme le sujet âgé). Les hypoglycémies surviennent souvent en fin d'après-midi.
Traitement curatif
- Sujet conscient : resucrage immédiat par 15 g de sucre, attendre trente minutes avant de resucrer si glycémie toujours basse ;
- sujet inconscient ou incapable de s'alimenter : glucagon I.M.-I.V. ou glucosé 30 % I.V . (50 ml) ;
- dans le cas des hypoglycémies sous sulfamides : perfusion de glucosé prolongée au moins vingt-quatre heures ;
- en général, pas de nécessité d'hospitalisation après quelques heures d'observation, sauf si nécessité de perfusion, persistance de l'hypoglycémie au-delà de deux heures, intolérance gastrique, troubles de la conscience ou neurologiques, tentative de suicide à l'insuline, hypoglycémie sous sulfamide, sujet âgé ou isolé.
Traitement préventif
- Sélection des candidats à une insulinothérapie intensifiée ;
- éducation : autocontrôle glycémique, connaissance des symptômes et des techniques de resucrage, adaptation à l'effort ou au repas ;
- optimisation éventuelle du schéma insulinique ;
- conseils aux diabétiques : carte de diabétique, système d'alarme si isolement.
Bibliographie :
1. Hypoglycémie. Collège des enseignants d'endocrinologie, diabète et maladies métaboliques. Mise à jour novembre 2002. http://www.endocrino.net
2. P. Carli, B. Riou, C. Télion. Urgences médicochirurgicales de l'adulte.
3. Réanimation et urgences. Collège national des enseignants de réanimation médicale.
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