Vous désespérerez de trouver un produit liquide, à l'abri des corrections brutales, rapportant plus de 4 % brut et échappant accessoirement à l'impôt et aux prélèvements sociaux ? Souriez, le candidat existe : les SICAV monétaires !
Rappelons que les SICAV sont des sociétés d'investissement à capital variable : autrement dit, tel un ballon qui se gonfle et se dégonfle, le capital augmente et décroît au gré des souscriptions. La SICAV devant prendre l'engagement de racheter toutes les parts présentées par ses souscripteurs, le placement est totalement liquide : vous pouvez acheter ou revendre quand bon vous semble, en une journée, les parts que vous détenez. Et ce, selon un prix d'émission et de rachat publié quotidiennement. Parmi les nombreuses SICAV proposées sur le marché (SICAV actions diversifiées, immobilières, etc.), les SICAV monétaires doivent retenir aujourd'hui l'attention de ceux qui recherchent un placement anti-crise. Explications.
Profiter de la hausse des taux.
À quelque chose malheur est bon, dit-on. Une maxime populaire qui s'applique aussi aux temps qui courent. `
En effet, la crise des subprimes a généré une crise interbancaire des liquidités : les banques sont à cours de cash. Conséquence directe : le loyer de l'argent à court terme sur la zone euro s'est envolé, forte demande oblige.
La tension « au jour le jour » est telle que les prêts à court terme s'accordent à des taux supérieurs à ceux à long terme. Une inversion de la courbe des taux (en temps « normal », plus on emprunte sur une longue période, plus le taux est élevé) qui dope donc les produits à court terme… au premier rang desquels les SICAV monétaires. En effet, celles-ci ont pour mission de reproduire le taux de l'argent à court terme, et plus spécifiquement l'indice EONIA (indice qui reflète le niveau du taux au jour le jour sur le marché des dépôts interbancaires) ou EURIBOR 3 mois (taux moyen auquel un échantillon d'une cinquantaine de grandes banques établies en Europe prêtent à d'autres grandes banques). Or ces deux indices se sont envolés depuis l'été dernier… entraînant dans leur sillage les rendements des SICAV monétaires.
Mi-avril, le produit Écureuil EURIBOR des caisses d'Épargne affichait une performance sur un an de 4,1 % avec une valeur liquidative d'un peu plus de 1 200 euros. Même type de performance brute, mais à une échelle un peu différente, du côté de CIC TRESORICIC du groupe CIC pour une valeur liquidative qui dépasse désormais les 62 000 euros. Attention cependant ! comme le rappellent les organismes financiers dans leurs notices, «la performance passée ne préjuge en rien de la performance future».
Néanmoins, tant que la tension sur les liquidités durera, les taux à court terme devraient demeurer élevés. Et, dès que le vent tournera, vous pourrez abandonner ce placement pour un autre, en ayant dans l'attente empoché une rentabilité intéressante. Sachant que ce type de produits est par nature à l'abri de changements brutaux et totalement liquide.
À vos calculettes.
Comme tout placement, la calculette est de mise. Dans un premier temps pour sélectionner le bon produit, en tenant compte des frais d'entrée et de gestion… à négocier éventuellement avec votre banquier si vous êtes bon client. Mais aussi et surtout pour soustraire totalement vos gains à l'impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.
Première règle : sélectionner des fonds monétaires de « capitalisation », dont les intérêts ne sont pas versés mais viennent en augmentation de la valeur de votre part, aux fonds de distribution. Une nuance de taille qui transforme les intérêts de votre part de SICAV monétaires en plus-value (la part passe par exemple de 100 à 104 euros), et non en revenu distribué. Ainsi, lorsque vous revendrez les parts, vos gains (à savoir la différence entre le prix de vente et le prix d'achat) ne subiront aucun prélèvement si votre foyer fiscal a vendu pour moins de 25 000 euros de valeurs mobilières dans l'année. Or, si les plus-values réalisées sont non imposables, elles échappent également aux 11 % de prélèvements sociaux. Un doublé gagnant ! Cet avantage a incité certains à imaginer un montage simple permettant d'arrondir les fins d'année, sans impôts. Imaginons que vous avez acheté, il y a un an, 500 parts à 1 000 euros chacune, soit un placement initial de 500 000 euros de capital. Votre choix a été judicieux et, après douze mois, le rendement du fonds sur lequel vous avez misé a été de 4 %.
Votre placement vaut donc désormais 520 000 euros, en imaginant que les SICAV étaient sans frais d'entrée ni de gestion.
Vous pouvez alors revendre 20 parts à 1 040 euros chacune, soit 20 800 euros de plus-values pour améliorer votre train de vie annuel… sans impôts si prélèvements sociaux.
Le solde, soit 520 000 – 20 800 = 499 200 euros, continuera de «faire des petits» l'année suivante. Un moyen donc de placer un capital et de sortir chaque année une rente pouvant atteindre 25 000 euros sans impôts… sous réserve néanmoins que les performances se maintiennent. Dans cette perspective, privilégiez les fonds dont la valeur liquidative vous permet ces retraits : quand la part vaut plus de 25 000 euros, il est évident que toute vente dépasse le plafond !
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