Aide aux victimes de l'amiante

Les sénateurs pour un doublement des crédits d'Etat

Publié le 26/10/2005

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LA MISSION sénatoriale d'information consacrée au bilan et aux conséquences de la contamination par l'amiante condamne l'attitude des chefs d'industrie. Son « rapport rend compte d'une stratégie délibérée des industriels qui s'étaient organisés (...) , de manière extraordinairement efficace, pour éviter le plus longtemps possible l'interdiction de l'amiante », ont fait savoir à la presse les sénateurs communistes qui se sont abstenus de vote lors de son adoption le 19 octobre. La mission « souligne également que ce drame était évitable (...) , établit la négligence des pouvoirs publics et réfute la thèse de la responsabilité collective "Tous coupables, tous responsables" », commente Roland Muzeau (PC, Seine-Maritime). Sa collègue Michelle Demessine (PC, Nord), ancienne ministre, insiste sur « la prise en compte politique » de la catastrophe humaine à l'origine de 3 000 décès par an et de quelque 100 000 morts annoncés.
Le groupe communiste affirme, en outre, que le rapport parlementaire « laisse dangereusement croire que d'autres acteurs de l'industrie, par exemple les syndicats et les salariés eux-mêmes, n'auraient pas eu une attitude irréprochable face aux risques ». Enfin, il « est étrangement sourd à l'exigence de justice » à l'égard des victimes, regrette Roland Muzeau, tout en précisant que la mission suggère de porter de 15 à 30 % la contribution de l'Etat au financement du Fonds de cessation anticipé d'activité pour les travailleurs exposés à l'amiante.
Mise en place à l'initiative de la commission des Affaires sociales du Sénat, la mission sur l'amiante, dont le rapport a été rendu public le 26 octobre, a commencé ses travaux en février dernier. Composée de 28 sénateurs, elle est présidée par le maire UDF d'Arras, Jean-Marie Vanlerenberghe.