LUXEUIL LES BAINS (70)
Dr MARTIAL OLIVIER-KOEHRET
La nouvelle tentative de revenir sur la réforme de la santé de la loi HPST au travers de la proposition de loi du Sénateur Fourcade, s’est soldée par une opposition ferme des sénateurs.
La déstructuration de la loi d’organisation de notre système de santé que représente la loi HPST votée à l’été 2009 est pourtant portée par :
- l’ensemble des syndicats de médecins libéraux qui utilisent des mesures conjoncturelles pour arriver à leur fin,
- le ministre de la santé, préoccupé par les prochaines élections et désireux d’afficher rapidement une réconciliation avec les représentants les plus passéistes des médecins libéraux.
Pour autant les parlementaires sollicités par leurs électeurs (légitimement) très inquiets du recul de l’accès aux soins dans notre pays ne sont pas dupes. Dans ce contexte, il est remarquable que ce soit justement les sénateurs - représentants du territoire national et de sa diversité - qui expriment avec vigueur leur souci de la répartition des médecins libéraux sur le territoire. L’apparition de zones de plus en plus nombreuses où l’accès aux soins n’est plus aujourd’hui organisé inquiète la population qui exige de ses élus des réponses.
Pour autant, les principes posés par la loi HPST (organisation du système par niveaux de recours aux soins, coopérations hospitalières, organisation du premier recours) qui nous rapprochent des pays de l’OCDE dont le système de santé fonctionne le mieux doivent être préservés.
Le débat qui s’engage ne peut se contenter de relever de la répartition de masses financières en faveur de tel ou tel groupe de pression ; en cette année 2011 du droit des patients plus que jamais, il doit se concentrer sur les droits essentiels des malades :
- avoir accès aux soins organisés sur tout le territoire et quelle que soit l’heure et le jour,
- bénéficier d’une prise en charge de qualité et en sécurité,
- être respecté dans ses choix personnels.
Aujourd’hui, éviter que les parlementaires et politiques aient recours à des mesures sommaires ne se fera pas pour les professionnels de santé sans apporter des réponses aux attentes essentielles de la population. Au moment où la France renouvelle son titre de "championne du monde" des dépenses de santé par habitant tout en constatant une dégradation continue de ses principaux indicateurs de santé, l’urgence des réponses immédiates ne doit pas faire oublier leur nécessaire structuration : organiser le système, assumer ses responsabilités, penser l’accès et la continuité des soins de manière pragmatique et efficace.
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