Budget de la recherche

Les scientifiques restent sur leurs gardes

Publié le 28/06/2004
Article réservé aux abonnés

LES ORGANISATIONS syndicales des chercheurs, avec le collectif Sauvons la recherche, ont voulu lancer un appel solennel au gouvernement. « Il n'y aura pas de réforme de la recherche possible sans les moyens de la mettre en œuvre », ont-ils rappelé lors d'un rassemblement à Paris. Le gouvernement « a demandé à la communauté scientifique d'entreprendre des réformes, a expliqué Jacques Fossey, secrétaire général du Sncs (Syndicat national des chercheurs scientifiques). L'ensemble des personnels et des étudiants se sont engagés dans les états généraux pour faire des propositions au gouvernement sur la prise en compte de la demande sociale, l'organisation de la recherche, ses modes de financement, l'évolution de l'emploi et des statuts des personnels, l'évaluation. Les personnels font face à leurs responsabilités. Le gouvernement doit faire de même. Pour cela il doit donner un signe fort dès le budget 2005. Nous n'accepterons pas une stagnation des moyens pour la recherche. Nous ne pourrons accepter une stagnation de l'emploi scientifique qui enferme les jeunes dans des situations personnelles inacceptables », a-t-il martelé.
Une grande partie de la communauté scientifique et des personnels de la recherche se sont investis dans la préparation des états généraux de la recherche, sous la responsabilité du Comité d'initiatives et de propositions (CIP). Les comités locaux d'organisation des états généraux rendent cette semaine leurs premières conclusions, dans la perspective de la future loi d'orientation et de programmation de la recherche et de l'enseignement supérieur. Le CIP établira une synthèse des travaux. Un document final du CIP devrait être adopté lors d'une assemblée plénière qui se tiendra, à Grenoble, à la fin du mois d'octobre.

Les promesses de Sarkozy.
Pour l'heure, la communauté scientifique s'inquiète de la préparation du budget 2005. Les engagements pris par l'Etat en matière de financement de la recherche seront tenus « à l'euro près », a toutefois assuré le ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy. « Quels que soient les problèmes que j'ai par ailleurs à assurer cet engagement dans l'état de nos finances publiques », a-t-il ajouté. « Ce que je peux aujourd'hui vous dire, c'est que je dégagerai, même si c'est dans la douleur, les marges de manœuvre nécessaires au financement de vos ambitions légitimes en faveur de la recherche française. Alors que l'objectif de progression des dépenses de l'ensemble du budget de l'Etat est de 0 %, je peux vous dire que le budget de la recherche sera l'un des seuls à bénéficier d'une progression », a-t-il affirmé. « La légitimité du financement public de la recherche est incontestable. Les externalités positives de la recherche sont telles pour l'ensemble de la société qu'il n'y a aucun doute, l'Etat est au cœur de ses missions quand il finance la recherche », a conclu le ministre de l'Economie. Jean-Pierre Raffarin a promis une augmentation de trois milliards d'euros d'ici à 2007 pour la recherche.

> STÉPHANIE HASENDAHL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7570