UN QUART des Français dit souffrir de maladie veineuse. C'est ce que révèle un sondage* que vient de rendre public la Société française de phlébologie (SFP) en avant-propos de la Deuxième Semaine nationale d'information et de prévention des maladies veineuses qui aura lieu du 4 au 8 avril. Mais si effectivement 26 % des sondés identifient spontanément cette pathologie, ils sont beaucoup plus nombreux à reconnaître simplement les symptômes sans faire le lien avec la maladie. Au total, 43 % des Français déclarent connaître une de ses manifestations : les jambes lourdes (27 %), les varices (18 %), les douleurs le soir (17 %), les impatiences (12 %) ou l'œdème (7 %). Dans les faits, « beaucoup de salariés banalisent leur pathologie », souligne le Dr Marie-Hélène Vieille, phlébologue et médecin du travail. D'ailleurs, 55 % des personnes souffrant d'une maladie veineuse pensent que celle-ci ne présente pas de risques majeurs de complication. Pourtant, elle provoque beaucoup d'interventions chirurgicales, des ulcères, des phlébites, des thromboses, voire des embolies pulmonaires.
Les conditions de travail.
Et pas plus que les conséquences, les patients n'identifient guère les causes. Seulement 11 % des personnes interrogées citent spontanément les conditions de travail comme facteur provoquant ou aggravant de la maladie. « Nous avons été très surpris d'apprendre que les patients ne pensent pas naturellement que les pathologies veineuses sont aggravées par la chaleur, la station debout et les longs trajets », reconnaît le Dr Franck Chleir, secrétaire général de la SFP. Un tiers des sondés pense même que l'activité professionnelle ne peut pas du tout favoriser leur pathologie. En réalité, certaines études évaluent à 75 % la part contributive du facteur « condition de travail » dans les maladies veineuses. Rien d'étonnant alors qu'ils soient à peine 14 % à avoir consulté un phlébologue-angéiologue et 2 % à en parler au médecin du travail. « Pourtant, nous sommes très bien placés pour exercer un rôle de prévention, plaide le Dr Marie-Hélène Vieille. D'une part, nous pouvons donner des conseils de prévention individuelle (réduction des facteurs aggravants, amélioration de l'alimentation et du retour veineux) et, de l'autre, agir directement sur le poste de travail en proposant la contention et des exercices musculaires. »
C'est dans cette optique que la SFP a pris pour thème de sa semaine d'information « maladies veineuses et activité professionnelle » et y a associé les médecins du travail. Quelques idées très simples peuvent ainsi être communiquées aux patients : changer régulièrement de position, ne pas croiser les jambes, profiter des moments de pauses pour marcher et porter des chaussures avec des talons modérés.
* Sondage réalisé par l'institut Louis Harris auprès de 746 personnes âgées de 30 à 70 ans, en activité professionnelle ou récemment retraitées, représentatives des hommes et des femmes de plus de 30 ans et plus en France métropolitaine, selon la méthode des quotas.
Cabinets portes ouvertes
Du â au 8 avril, les cabinets de phlébologie-angéiologie ouvrent leurs portes.
La liste des 200 praticiens participants est disponible par un numéro d'appel mis à la disposition du grand public : 0.820.10.20.30.
Pour plus de renseignements sur la semaine d'information, on peut également consulter le site www.infoveines.org.
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