Le cabinet de recrutement et d’intérim Appel Médical a publié jeudi son premier baromètre des salaires des paramédicaux. Cette étude a été élaborée à partir de 801 881 fiches de paie d’intérimaires*, excluant les congés payés, les indemnités de fin de mission, et les primes. Scrutant 12 métiers, ce baromètre révèle une hausse moyenne de 0,8 % des rémunérations au premier semestre 2012, comparé à 2011. « C’est une augmentation modérée qui ne préjuge pas des résultats de l’année », commente le directeur général d’Appel Médical, Christophe Bougeard. Des conventions collectives en cours de négociation pourraient faire bouger les choses. Entre 2011 et 2010, les salaires avaient progressé de 1,6 %, précise-t-il.
Les inégalités sont grandes entre professions. Les postes les moins lucratifs ont eu droit à une revalorisation significative. Les préparateurs en pharmacie connaissent une progression de 4,1 % pour atteindre 1 858 euros brut**, les agents de service hospitalier, 2,4 % (1 486 euros) et les auxiliaires de crèche 2,2 % (1 418 euros). Les infirmiers en revanche se retrouvent en bas du tableau, avec des augmentations de 0,9 % pour les anesthésistes et de 0,8 % pour ceux du bloc opératoire.
Des rémunérations dopées par les pénuries
Les revenus sont contrastés entre les infirmiers, qui représentent la majorité des fiches de paie. Les diplômés d’État (IDE) touchent en moyenne 2 153 euros par mois. « Cette hausse modérée ne traduit pas la pénurie qui touche cette profession en tension. Elle s’explique par les conventions en vigueur dans les établissements de santé », explique Christophe Bougeard. « Il faudrait doubler le numerus clausus des IDE », poursuit-il : 94 000 infirmiers de la fonction publique hospitalière partiront à la retraite d’ici à 2015. Le secteur associatif est le plus lucratif pour ces IDE. La prime à l’ancienneté est très importante puisqu’une personne de plus de 50 ans touche 2 400 euros, une de 24 ans, 1 600 euros.
Les infirmiers anesthésistes (IADE) possèdent les salaires les plus élevés (3 784 euros) en raison de la pénurie qui les touchent. Ils peuvent gagner jusqu’à 4 000 euros en Ile-de-France, et sont mieux payés dans le privé (3 906 euros) que dans le public (3 772 euros). Les infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (IBODE) les talonnent avec un revenu de 3 136 euros. « Ils sont seulement 15 000 en France, ont effectué 18 mois de formation et passé un concours », explique M. Bougeard. Leurs salaires atteignent des sommets en Ile-de-France (3 300 euros contre 2 500 ailleurs) et dans l’associatif.
Le baromètre passe aussi en revue les salaires des techniciens de laboratoire d’analyses médicales (1 864 euros, en hausse de 1,5 %), tirés par les besoins dans les hôpitaux publics et les établissements de prélèvement, ceux des docteurs en pharmacie (3 304 euros, en hausse de 1,3 %), ou encore ceux des kinésithérapeutes (2 521 euros). « Nous espérons dans 2 ou 3 ans livrer le même travail sur les salaires des médecins » a conclu Christophe Bougeard.
*« Nos intérimaires ne sont pas moins bien payés que les salariés qu’ils remplacent » assure Christophe Bougeard.
** Tous les chiffres de cette étude sont exprimés en brut.
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