Les sages-femmes se défendent

LE CONSEIL national de l’Ordre des sages-femmes s’est déclaré très étonné à la lecture des déclarations du Pr Bernard Charpentier, président de la Conférence des doyens, dans notre édition du 13 février. Le doyen de Paris-XI indiquait qu’il avait réalisé une plate-forme commune avec les odontologistes et les pharmaciens pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle. Il déclarait également son intention de constituer au sein des universités un «important pôle santé, d’enseignement et de recherche avec les pharmaciens et les odontologistes». Françoise Bicheron, conseillère à l’Ordre des sages-femmes, déplore l’absence de la maïeutique dans ce projet. «Veut-on faire disparaître les sages-femmes des professions médicales? s’interroge-t-elle. La maïeutique fait pourtant partie des professions médicales inscrites dans le code de la santé publique avec les médecins et les chirurgiens-dentistes.» L’Ordre des sages-femmes redoute que cet oubli soit le signe avant-coureur des futures orientations du gouvernement dans le cadre de la réforme des études médicales et de leur adaptation au cursus européen du LMD. «Certains rêvent de mettre la maïeutique au rang des professions paramédicales, s’inquiète Françoise Bicheron. Avec les échographies, les consultations et les accouchements, les sages-femmes, qui suivent 80% des grossesses physiologiques, assurent pourtant des actes à risque.Le président de la Conférence des doyens se défend de tout ostracisme envers les sages-femmes. «Jamais nous n’avons imaginé laisser à l’écart la maïeutique, explique-t-il. Nous considérons les sages-femmes comme une profession soeur, mais elles doivent prendre une position claire et se sentir à l’aise au sein des facultés de santé. » Le Pr Charpentier rappelle que les sages-femmes sont invitées aux réunions de travail des commissions présidées par les Prs Christian Thuillez et Patrice Deteix sur l’intégration des études médicales et pharmaceutiques au LMD. La Conférence des doyens doit rencontrer des syndicats de sages-femmes cette semaine. Cette réunion devrait permettre aux différents intervenants de renouer définitivement le dialogue.