L A grève dure des sages-femmes est, certes, suspendue, mais les grèves tournantes se poursuivent, provoquant parfois d'importantes difficultés dans certaines régions, et une manifestation nationale est prévue jeudi.
« Nous sommes décidées à ne pas arrêter le mouvement tant que nous n'aurons pas obtenu de garanties sur l'essentiel de nos revendications », commente Françoise Bicheron, trésorière de la Coordination des sages-femmes qui s'est reconstituée la semaine dernière, après s'être dissoute en raison de divergences internes.
Les sages-femmes sont d'autant plus décues qu'elles n'ont pas reçu dans les délais annoncés, semble-t-il, la lettre promise à chacune par le ministre délégué de la Santé, Bernard Kouchner, pour leur présenter ses propositions en matière de rémunération.
Celles qui exercent dans les cliniques se sont vu proposer par les fédérations patronales une augmentation de 20 points, soit 856 F par mois (8 % d'augmentation). Une mesure jugée insuffisante comparée à ce que demande la coordination : une indemnité de responsabilité médicale de 2 000 F en échange de l'abandon de la prime Veil (300 F), versée actuellement au titre de profession médicale. « A Nantes, les cliniques ont accordé 1 200 F par mois, 1 000 F provenant de l'enveloppe budgétaire donnée par le gouvernement, les 200 F restants étant fournis par l'établissement », indique Françoise Bicheron avec une certaine satisfaction.
Pour le secteur public, la coordination demande « au ministère et aux syndicats signataires de l'accord du 14 mars de la fonction publique hospitalière, de négocier, le 27 avril, une amélioration de leurs grilles indiciaires ». Pour les libérales, elle demande toujours la levée du gel de l'avenant à la nomenclature, qui fixe un quota d'actes à ne pas dépasser, sous peine de dévalorisations. « Pour l'instant, les sages-femmes n'ont obtenu aucune assurance» », estime la coordination, qui reste donc très mobilisée. Les sages-femmes qui entament leur deuxième mois de grève ne semblent pas, en tout état de cause, décidées à céder.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature