Les robots font leur apparition en radiothérapie

Publié le 11/11/2003
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Après être apparus en chirurgie il y a une dizaine d'années, les robots sont en train de s'imposer en radiothérapie et en curiethérapie. Ces spécialités ont été complètement transformées depuis l'avènement d'ordinateurs tant en ce qui concerne le diagnostic que la prise en charge thérapeutique. Amélioration en qualité de l'imagerie devenue tridimensionnelle et calcul puissant des doses permettent des traitements de plus en plus sophistiqués et personnalisés.

Par exemple, la position des patients est dès à présent repérée en trois dimensions dans la salle de traitement, en tenant compte à chaque instant des mouvements respiratoires.
« Cette intégration de la variable temps nous fait entrer dans la quatrième dimension de la radiothérapie », estime le Dr R. Ferrand, du centre de protonthérapie d'Orsay. Mais, en pratique, ces progrès impliquent une extrême minutie dans la mise en place des faisceaux, ce qui nécessite donc une intervention humaine longue et complexe, au détriment du confort et du nombre de patients traités. D'où l'intérêt de développer des systèmes de plus en plus automatisés qui devraient aboutir dans un avenir proche à une robotisation quasiment complète. La grande précision de ces systèmes, de l'ordre du dixième de millimètre, permettra non seulement de raccourcir la durée des séances, mais aussi d'améliorer la qualité des soins fournis. Ces machines existent déjà mais deux seulement sont utilisées en radiothérapie dans notre pays (contre quelques centaines de robots chirurgicaux dans les blocs opératoires). Les radiothérapeutes nourrissent l'espoir que les mesures prises, dans le cadre du plan cancer du gouvernement, permettent l'acquisition rapide de cette technologie par les principaux centres de soins.

Paris, 14e Congrès national de la Société française de radiothérapie oncologique.

A l'essai, l'irradiation accélérée partielle du sein

Le traitement conservateur du cancer du sein s'adresse à des petites lésions accessibles à une exérèse large. Il associe à la chirurgie une irradiation de l'ensemble de la glande mammaire et donne des résultats équivalents à ceux de la mastectomie. Mais le protocole initial est lourd et coûteux (séances quotidiennes cinq jours par semaine pendant cinq semaines) et expose à l'irradiation des organes voisins tel que le poumon ou le cœur. Or, la majorité des récidives précoces observée dans cette pathologie prend naissance dans la région où se trouvait la tumeur primitive. Ce qui a conduit à expérimenter une nouvelle technique de traitement : l'irradiation accélérée partielle du sein (IAPS), limitée à la zone d'exérèse chirurgicale et délivrée sur un temps total réduit. Plusieurs modalités de curiethérapie et de radiothérapies sont expérimentées dans ce cadre. Seul un suivi à long terme permettra d'évaluer les résultats de cette méthode et de la comparer aux protocoles classiques.

Dr Jean-Luc BREDA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7423