Coup de tonnerre dans un ciel serein... Souvent oubliés des réflexions sur la RCP, les généralistes paraissent désormais dans une position fâcheuse... et paradoxale. Le rapport annuel du Sou Médical présenté mardi éclaire en effet d’un jour cru leur situation face à la Justice. La première découverte est pourtant rassurante. Contrairement à ce que l’on dit parfois, vos patients ne sont pas si enclins à vous coller poursuites et procès au moindre faux pas. On peut même dire que rapportées aux effectifs de praticiens, les plaintes diminuent légèrement ces dernières années. Signe sans doute que la qualité de l’exercice médical demeure. Et signe aussi que le malade Français n’est pas si procédurier. Preuve supplémentaire de ce "pacte de non-agression" : un récent sondage Pasteur Mutualité/Viavoice qui montre que neuf Français sur dix font confiance aux généralistes.
Le problème est que la Justice est beaucoup moins compréhensive à votre égard. C’est la mauvaise nouvelle que confirme ce rapport, toujours très attendu des hommes de loi comme des blouses blanches. Année après année, les magistrats paraissent en effet de plus en plus sévères pour les médecins traitants. Cela vaut à la profession le triste privilège de figurer désormais dans le tiercé de tête des spécialités les plus sanctionnées par les tribunaux. 60% des procès impliquant un médecin de famille se soldent désormais par une condamnation ! Le «bon Docteur» placé au même niveau que les spécialités les plus pointues... Qui l’eût cru ?
A l’heure où l’on parle de déserts médicaux, on voit bien ce qu’une telle évolution peut avoir de délétère à terme pour l’attractivité de la profession. Vie de chien, sort de gredins... Allez convaincre un jeune d’embrasser la carrière avec ça. On peut s’en désoler bien sûr. Mais ça ne changera rien à l’affaire. Il y a pourtant un moyen d’aborder de façon positive le phénomène, très amont des prétoires et de la jurisprudence. Par exemple en faisant de l’erreur médicale un terrain de recherche et d’évaluation des pratiques. Né d’une démarche assurantielle et contentieuse, le concept de sécurité du patient est en train de s’imposer comme un moteur pour la qualité des soins. Cette dynamique de check-lists et de process nous vient de l’aviation et de l’industrie. Depuis peu des experts l’adaptent en médecine. Ces pionniers ne manquent pas d’audace. Le Généraliste a décidé de leur emboiter le pas en leur offrant une nouvelle rubrique faite pour vous dans notre cahier FMC. Honni soit qui mal y pense...
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