LE RISQUE de cancer augmente en même temps que la consommation d'alcool. Une équation simple, encore largement ignorée. Ils sont 42 % dans les pays à hauts revenus à le nier, contre 26 % dans les pays à moyens revenus et 15 % seulement dans les pays à bas revenus. L'enquête de Roy Morgan Research et Gallup International pour l'UICC (Union internationale contre le cancer, principale ONG internationale qui se consacre exclusivement au cancer) a été menée auprès de 29 925 personnes dans 29 pays (dont les États-Unis, le Canada et l'Espagne, entre autres, pour les pays à hauts revenus, mais pas la France). C'est la première à fournir des données internationales comparables sur la perception des risques. Alors qu'il est plus élevé, le risque alcool est moins souvent perçu dans les pays riches (51 % des enquêtés) que celui de ne pas manger assez de fruits et de légumes (59 %) ou même que celui d'être victime du stress (57 %), ce dernier n'étant pas, selon les auteurs, reconnu comme cause de cancer. La pollution de l'air est, quant à elle, considérée comme un risque par 78 % des habitants des pays riches quand elle n'est qu'un contributeur mineur au cancer comparé à la consommation d'alcool.
De façon générale, les personnes de tous les pays sont plus enclines à considérer comme causes de cancer ce qui est hors de leur contrôle, comme la pollution, que ce qui dépend d'elles, comme l'alcool ou le surpoids, «risque de cancer bien établi».
Pessimisme.
Si, dans les pays à moyens et bas revenus, on connaît les méfaits de l'alcool, le pessimisme est fréquent quant aux traitements du cancer : 48 et 39 % des personnes interrogées y estiment qu' «il n'y a pas grand-chose à faire» quand on est atteint, contre 17 % dans les pays riches. Ce qui peut dissuader les personnes de participer aux programmes de dépistage. Les auteurs de l'enquête se déclarent en outre étonnés de constater que 75 % des personnes des pays pauvres préfèrent laisser au médecin les décisions de traitement. À comparer avec les pays riches, où 72 % veulent une décision commune, voire laissée au seul patient.
Le Dr David Hill, président de l'UICC et directeur du Cancer Council Victoria, à Melbourne, dont l'équipe a analysé les résultats de l'étude, estime qu'il faut mettre en place des campagnes d'éducation pour convaincre les gens de changer de comportement.
Chaque année, dans le monde, plus de 11 millions de nouveaux cas sont détectés et près de 8 millions de décès sont liés au cancer. Si rien ne change d'ici à 2030, ces chiffres augmenteront à près de 16 millions de nouveaux cas et à environ 11,5 millions de décès par année.
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