Un défaut de fonctionnement d’une pompe à insuline peut entraîner une hyperglycémie, une acidocétose, une hypoglycémie sévère voire le décès. Cela peut résulter d’un problème de pile, de pompe, de cathéter, d’une erreur d’utilisation ou de plusieurs de ces facteurs combinés.
En pratique, l’incidence des acidocétoses est comparable avec les pompes modernes et les multi-injections : environ 1 épisode pour 50 patient-années. Un centre gérant 200 patients sous pompe devrait donc s’attendre, selon cette estimation, à 4 épisodes d’acidocétose par an. Une étude de I. Guilhem et al. de Rennes, qui a recueilli de façon prospective entre 2001 et 2007 les analyses d’incidents survenus chez des sujets DT1 traités par pompe (640 pompes neuves issues de 4 fabricants différents), a montré qu’une anomalie a été détectée pour 36 % des pompes, une panne totale pour 16 % et 6,5 % ont eu problèmes mécaniques nécessitant un remplacement (1).
Une étude plus récente de JC. Pickup et al. a rapporté les incidents signalés par des patients DT1 traités depuis au moins 6 mois par pompe : canule coudée chez 64,1 % des patients (de façon fréquente dans 12 % des cas) ; obstruction occasionnelle pour 54,3 % (fréquente pour 9,8 %) ; fuites pour 16,3 % (2). Ces incidents survenaient surtout lorsque le cathéter était gardé plus de 3 jours. Mais des erreurs de manipulation par les patients sont souvent la cause (dommages accidentels à la pompe, erreurs lors du changement de cathéter, bolus oubliés, etc…).
Pédiatrie
Une analyse (présentées en août 2014 à Toronto) a regroupé plusieurs registres pédiatriques, soit 57 768 enfants traités par pompe. Leur proportion varie en fait beaucoup selon les pays : d’environ 15 % en Angleterre et au Pays de Galles, à 40 % en Allemagne et Autriche et presque 50 % aux États-Unis. L’utilisation de la pompe est également différente : aux États-Unis, les plus jeunes (‹ 6 ans) sont moins souvent traités par pompe (33 %), alors qu’en Allemagne et en Autriche 70 % des moins de 6 ans sont sous pompe. Ces registres permettent également de comparer les HbA1c : les meilleures sont observées en Allemagne et en Autriche (7,9 % pour les enfants sous pompe, 8,1 % sous injections), les pires en Angleterre et pays de Galles (8,2 % à 8,5 % sous pompe, 9,0 % sous injections), où les pompes sont le moins utilisées, et des données intermédiaires prévalent aux États-Unis (8,2 % sous pompe, 8,6 % sous injections). D’autres données de ce type seraient utiles à obtenir et à exploiter.
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