SELON UNE ÉTUDE de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), les praticiens libéraux ont perçu en moyenne 84 500 euros en 2006 après déduction des charges professionnelles et cotisations sociales personnelles (1). Les revenus des médecins libéraux ont augmenté en moyenne, toutes spécialités confondues, de 2 % entre 2005 et 2006, en tenant compte de l'inflation.
Cette progression intervient après une baisse de 0,5 % en 2005 et de 2,3 % en 2004. «Ces revenus sont davantage tirés par les prix que par l'activité», estime la DREES. L'activité individuelle est restée stable en 2006, alors que les prix progressaient dans le même temps de 2,9 %.
«Presque toutes les spécialités ont enregistré en moyenne une hausse de leurs revenus en 2006, en euros constants, à l'exception de la stomatologie (- 1,7 %) , de la psychiatrie (- 0,9 %) et de la dermatologie (- 0,8 %). » Certaines spécialités ont au contraire connu une importante hausse de leurs revenus. C'est le cas de l'anesthésie (+ 9,8 %), de la pneumologie (+ 5,2 %) ou encore de la chirurgie (+ 4,7 %). La progression est moindre pour la cardiologie (+ 4,2 %), l'ophtalmologie (+ 3,4 %), la rhumatologie (+ 3,3 %), la gastro-entérologie (+ 2,4 %), la gynécologie (+ 2,2 %), la pédiatrie (+ 2,1 %), l'ORL (+ 2 %) et la radiologie (+ 1 %). Les revenus des médecins généralistes n'ont pour leur part que faiblement augmenté entre 2005 et 2006 (0,4 %). En 2006, les honoraires ont progressé de 2,1 % du fait notamment de la revalorisation de 1 euro du C au 1er août 2006, des majorations de coordination de 1 euro et de 3 euros pour les consultations des enfants de 2 à 6 ans. Pour autant, l'activité des généralistes a connu un net recul (- 2,8 %) en 2006. La DREES souligne que «les variations entre 2005 et 2006 doivent être interprétées avec prudence, car elles intègrent des effets transitoires et des décalages temporels entre la réalisation des soins et leur enregistrement à l'occasion de leur prise en charge par l'assurance-maladie». La montée en charge de la classification commune des actes médicaux (CCAM) technique et l'entrée en application progressive du parcours de soins coordonné ont ainsi eu un impact sur l'évolution des revenus. La mise en place de la tarification à l'activité (T2A) a également eu des conséquences sur la mesure des revenus annuels des anesthésistes et des chirurgiens.La DREES constate que, dans plusieurs spécialités cliniques qui ne sont pas en accès direct spécifique (rhumatologie, ORL, dermatologie), la mise en place du parcours de soins a probablement pesé sur l'évolution des honoraires et par conséquent sur les revenus des praticiens.
Les dépassements sont repartis à la hausse (11,4 %), après une pause en 2005. Ils ont représenté 15 % des honoraires totaux des spécialistes de secteur II. La part grimpe à 26 % pour les gynécologues, 30 % pour les chirurgiens et 43 % pour les stomatologues. La DREES observe enfin que les forfaits se sont développés en 2006, même s'ils ne représentent encore que 6 % des honoraires des médecins généralistes.
La radiologie reste en tête des spécialités médicales les plus rémunératrices, avec 198 500 euros de revenus moyens enregistrés en 2006, devant l'anesthésie (166 400 euros) et la chirurgie (124 700 euros). En bas de tableau, on retrouve les médecins généralistes (65 100 euros), les psychiatres (59 700 euros) et les dermatologues (57 000 euros).
(1) Cette étude a été réalisée à partir des fichiers du système national inter-régimes (SNIR) de la CNAM et des déclarations des bénéfices non commerciaux (BNC 2035) de la Direction générale des impôts.
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