PRES des trois quarts des hommes et femmes ayant une vie sexuelle ont été exposés aux Papillomavirus humains (HPV), souvent dès l'adolescence. La guérison spontanée est habituelle, mais chez certaines femmes l'infection devient chronique et induit des lésions néoplasiques intraépithéliales de bas grade (CIN 1) et de haut grade (CIN 2 et 3) ainsi que des adénocarcinomes in situ du col utérin. Ces lésions sont des précurseurs des cancers du col, dont la progression résulte de l'interaction entre facteurs viraux immunitaires et environnementaux. En Europe, c'est le second cancer en fréquence chez les femmes âgées de 15 à 44 ans.
L'ADN des HPV est présent dans 99 % des cancers du col ; dans 70 % des cas, il s'agit de celui des HPV, types 16 ou 18. Les condylomes acuminés (verrues génitales) sont liés en majorité aux HPV 6 et 11.
Les HPV de types 6, 11, 16 et 18.
La vaccination des filles à la période prépubère peut représenter une mesure préventive. L'intérêt prophylactique de Gardasil, vaccin quadrivalent anti-HPV (types 6, 11, 16, 18), en évaluation, induisant un fort taux d'anticorps neutralisants est souligné. Ce vaccin à base de particules virus like L1, produit par biotechnologie à partir d'une levure, comportant un adjuvant à base d'aluminium est administré par voie intramusculaire ; 3 doses (0,5 ml) sont nécessaires à J1 puis à 2 et 6 mois. Il est formulé pour une prévention des cancers du col et des végétations vénériennes. Les données du programme de vaccination à grande échelle comportant 4 essais randomisés contre placebo présentées par Kevin Ault (Atlanta, Etats-Unis) concernent l'évaluation du vaccin sur l'incidence des CIN 2 et 3 et de l'adénocarcinome in situ chez des femmes dites « naïves » ayant une sérologie et un typage HPV 16 et 18 négatifs.
Plus de 20 000 femmes âgées de 16 à 26 ans ont été incluses en Amérique (Nord et Sud), Europe et Asie : 60 % d'entre elles vivent en pays développés, 40 % en pays en développement, là où le dépistage du cancer du col étant souvent anecdotique, un vaccin trouve un intérêt particulier.
Dans un essai, un vaccin monovalent (HPV 16) était comparé au placebo ; dans les trois autres études, il s'agissait du vaccin quadrivalent (Gardasil). Un frottis avec test de détection de l'ADN des HPV 16 et 18 était pratiqué à J1 et ensuite tous les six mois avec un recul maximal de quatre ans. Dans l'étude avec vaccin monovalent, seuls les cas de lésions HPV 16 étaient pris en compte.
Efficacité de 100 % sur les CIN 2 et 3.
L'analyse combinée montre une et adénocarcinomes in situ liés à une infection par HPV 16 et 18 (apparition dans le groupe placebo). La vaccination a été bien tolérée (un seul arrêt). Des données encourageantes pour une stratégie de prévention en santé publique.
A noter, précise C. Melief (Pays-Bas), que la protection ne concerne pas la cancérisation liée dans 30 % des cas à d'autres types de HPV : le dépistage par frottis reste donc nécessaire. Les protocoles devront tenir compte de la durée de la protection appréciée de façon précise. Une question en suspens concerne la vaccination des garçons ; une évaluation spécifique doit être faite dans la population masculine.
Paris ECCO 13, communication au cours du Présidential Symposium.
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