À l'OCCASION du congrès de l'American Association for Cancer Research (Aacr), le Dr Pilar Nava-Parada a fait part de l'avancée de travaux qui avaient commencé à La Nouvelle-Orléans au début des années 2000 et qui avaient été suspendus à cause de l'ouragan Katrina.
Ces travaux portent sur la stimulation, par vaccination, des lymphocytes T afin de lutter contre les cancers du sein. Les chercheurs ont administré un vaccin synthétique à des souris femelles atteintes d'un cancer du sein produisant l'oncogène HER-2/neu à un stade précoce de développement tumoral.
Le vaccin a stimulé la réponse immunitaire antitumorale des cellules T et il a permis une stabilisation de la taille de la tumeur, voire, chez certains animaux, une disparition totale des cellules cancéreuses. «Le taux de succès de la technique était de 100% et la réponse a persisté jusqu'à trente-neuf semaines pour l'une des souris», a expliqué le Dr Nava-Parada.
Puisque les vaccins peptidiques entraînent généralement une faible réponse immunitaire, les chercheurs ont associé le candidat vaccin à un stimulant des récepteurs Toll-like ; il agit de la même façon que les agents bactériens qui induisent une réponse immunitaire innée. Chez un sujet non immunodéprimé, ce type de stimulant est suffisant pour reconnaître les agents bactériens et les éliminer.
Associer des anticorps anti-CD25.
Pour accroître encore la réponse des cellules T, les auteurs ont choisi d'introduire dans leur association vaccinale des anticorps anti-CD25 dont l'action sur la réponse immunitaire est reconnue. Ces anticorps contrôlent la production de cellules régulatrices des lymphocytes T qui pourraient limiter l'action immunostimulante du vaccin. En associant les deux stratégies – immunisation et déplétion des mécanismes de régulation des lymphocytes T –, le vaccin a pu être efficace chaque fois qu'il a été utilisé.
Le Dr Nava-Parada a expliqué que, «en utilisant les mêmes mécanismes de reconnaissance du “non-soi” que ceux impliqués dans la réponse immunitaire à l'infection bactérienne, il a été possible de faire reconnaître l'oncogène HER-2/neu par des cellules entraînées à cette reconnaissance après injection d'un vaccin peptidique».
Cette nouvelle approche combinée pourrait permettre de bien meilleurs résultats chez les femmes que les différents vaccins utilisés jusqu'à présent qui ne sont efficaces que dans un tiers des cas.
Nanoparticules.
Au cours du même congrès, le Dr Sara Pacheco a présenté un travail qui, s'il se révèle reproductible in vivo, pourrait remettre en question tous les procédés de fabrication en électronique, cosmétique et chimie. Les nanoparticules, actuellement très largement utilisées dans ces industries, pourraient être dotées d'un potentiel oncogène pour l'homme. Du fait de leur taille réduite et de leur capacité à passer la barrière des membranes cellulaires, elles pourraient interférer avec le métabolisme cellulaire.
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé la génotoxicité de suspension de nanoparticules de silice et de C60 fullerène – utilisées dans l'industrie électronique et textile – sur l'ADN de cellules de la lignée MCF-7 de cellules extraites de cancers du sein.
La mise en contact avec les nanoparticules a induit des mutations au sein de la double hélice d'ADN, qui n'étaient pas connues dans cette lignée cellulaire et qui ont conduit au développement rapide de tumeurs mammaires.
Si ces résultats se confirment, le potentiel cancérogène des nanoparticules devrait être un sujet majeur de recherche au cours des prochaines années.
2007 Annual Meeting of the American Association for Cancer Research, Los Angeles
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