L’analyse de l’étude en montre les aspects positifs, d’autant que deux essais antérieurs avaient suggéré une efficacité supérieure.
Sur 30 centres aux États-Unis et 10 au Canada, 8 323 femmes, de 18 à 30 ans, ont été enrôlées. Toutes étaient séronégatives pour les HSV1 et 2. L’essai d’efficacité a été mené en double aveugle, par tirage au sort et contre placebo (ici, un vaccin hépatite A). Elles recevaient trois injections de 0,5 ml, de l’un ou l’autre produit, à 0, 1 et 6 mois. Le vaccin testé, gD-2, consistait en 20 µg de glycoprotéine D du HSV2 souche G, adjuvanté par 0,5 mg d’hydroxyde d’aluminium (alum) et 50 µg de 3-O lipide A monophosphoryle désacétylé. L’objectif principal des auteurs était d’évaluer la survenue d’un herpès génital entre la 2e injection et le 20e mois. Si l’éruption génitale a bien été prévenue chez 58 % des femmes, uniquement pour le HSV1, l’efficacité vaccinale a été évaluée à 35 % en ce qui concerne l’infection par le HSV1 (avec ou sans poussée) et jugée nulle pour le HSV2.
Des données préliminaires sur cette protection sont disponibles. Elles montrent une immunité humorale par anticorps, mais non cellulaire, corrélée à la prévention du HSV1. Parmi les vaccinées, 8 ont été infectées par un HSV1 et 10 par un HSV2. Celles contaminées par un HSV1 avaient des titres d’anticorps inférieurs aux participantes protégées au 7e mois, tout comme celles infectées par un HSV2. Aucune différence d’immunité cellulaire n’a été relevée entre les divers groupes (témoins compris).
Ces résultats contredisent ceux de deux essais antérieurs avec le même vaccin gD-2. Ils avaient été menés chez des couples sérodiscordants, dont un membre avait des poussées récurrentes. Chez les femmes séronégatives, une protection de l’ordre de 73-74 % avait été relevée contre le HSV2 et aucune chez les hommes ou chez les participantes séropositives pour le HSV1.
« New England Journal of Medicine », vol. 366, n° 1, pp. 34-43.
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