L'INSUFFISANCE cardiaque à fonction systolique préservée (IC-FSP) est une pathologie fréquente, coûteuse, associée à une morbi-mortalité lourde touchant en particulier les personnes âgées. Malgré une prévalence élevée, elle est malconnue. Pour pallier cette méconnaissance, le groupe Tactic soutenu par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb et sanofi-aventis a mis en place plusieurs études et enquêtes de perception pour dresser un bilan des approches thérapeutiques actuelles et des attentes.
Plusieurs études épidémiologiques ont établi que de 40 à 50 % des patients présentant une insuffisance cardiaque ont une fraction d'éjection ventriculaire gauche normale ou subnormale. L'association de symptômes ou de signes d'insuffisance cardiaque et la confirmation d'une fonction systolique normale définissent l'IC-FSP. La prévalence de l'IC-FSP ne cesse d'augmenter, du fait du vieillissement de la population, d'une meilleure prise en charge de certaines pathologies cardio-vasculaires, telles la maladie coronaire ou l'hypertension artérielle. La population touchée est très âgée, plus féminine, présentant souvent une HTA ou une fibrillation auriculaire, moins souvent une cardiopathie ischémique. Le pronostic de l'IC-FSP est sombre, mais avec une amélioration de la survie au cours du temps contrairement à l'ICS (insuffisance cardiaque systolique). Sa mortalité est toutefois équivalente à celle d'une ICS.
Un groupe de douze experts.
Face à cet enjeu de santé publique, un groupe de 12 experts en cardiologie, TACTIC, s'est formé avec le soutien des Laboratoires Bristol-Myers Squibb et sanofi-aventis. Son objectif est double : améliorer la connaissance de l'IC-FSP, favoriser une meilleure prise en charge par une approche pragmatique. Après la réalisation de deux enquêtes de « perception » de l'IC-FSP en 2005 et 2006 auprès des cardiologues libéraux et hospitaliers montrant des approches concordantes, le groupe TACTIC poursuit ses travaux avec la mise en place de deux études observationnelles. L'une est réalisée en cardiologie libérale (380 cardiologues participants et 1 500 patients enrôlés), l'autre en cardiologie et en gérontologie hospitalières (500 patients). Ces deux études en cours ont un objectif commun, mieux comprendre les modalités de diagnostic et de prise en charge de l'IC-FSP.
Cinq questions que l'on se pose.
Les résultats de ces études sont attendus pour le quatrième trimestre 2008 et devraient apporter des réponses aux cinq questions posées qui sont : sur quels éléments le diagnostic est-il porté ? Quelles sont les caractéristiques de ces patients ? Quelles sont les modalités de suivi ? Quelle prise en charge thérapeutique ? Peut-on identifier des éléments pronostiques à moyen terme ?
Actuellement, la prise en charge de l'IC-FSP n'est pas bien codifiée et reste fondée sur des connaissances physiopathologiques. L'éducation thérapeutique des patients reste incontournable (régime pauvre en sel, diurétiques, médicaments ralentissant la fréquence cardiaque), ainsi que le contrôle des facteurs déclenchant des épisodes de décompensation (HTA, troubles du rythme supraventriculaire, ischémie coronaire…). Les classes thérapeutiques utilisées sont des diurétiques, des dérivés nitrés, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs du système rénine-angiotensine. Dans ce contexte, les résultats de deux études spécifiques à l'IC-FSP sont attendus : en novembre 2008, ceux (présentés à l'AHA) de l'étude I-Preserve, une étude randomisée en double aveugle chez 4 133 patients souffrant d'IC-FSP avec irbésartan versus placebo, et ceux en 2011 de l'étude TOP-CAT (spironolactone versus placebo) menée chez 4 500 patients. Les critères principaux sont l'évaluation de la mortalité cardio-vasculaire ou totale, les hospitalisations pour cause cardio-vasculaire.
D'après une conférence de presse organisée par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb et sanofi-aventis avec la participation du Pr Yves Juillère (Nancy), du Dr François Dievart (Dunkerque), du Pr Olivier Hanon (CHU Broca, Paris).
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