Les recherches menées sur les modalités d'adaptation de l'homme à certaines situations dites extrêmes ont permis le développement de modèles qui nous aident à mieux appréhender certains mécanismes physiologiques tels que la régulation de l'appétit et des métabolismes.
Fréquence de l'anorexie
Dans ce contexte, l'exposition au froid et au chaud, les situations en altitude et en apesanteur lors des vols spatiaux de longue durée méritent d'être étudiées. Des travaux ont été menés sur des populations vivant dans des conditions extrêmes - comme celle des Esquimaux chez lesquels on a pu mettre en évidence le rôle cardioprotecteur des oméga 3 - ou sur des individus à « forte valeur ajoutée » tels des sportifs de l'extrême, des astronautes ou encore des militaires (lors de missions spécifiques).
L'un des problèmes souvent rencontrés en conditions extrêmes est une diminution de l'appétit. Des travaux ont ainsi été consacrés à l'anorexie observée dans l'espace, mettant en évidence différents mécanismes neuroendocriniens liés à l'énergie des radiations et aux perturbations de l'horloge interne dues aux modifications du cycle jour/nuit. Un ralentissement de la vidange gastrique en apesanteur, susceptible de prolonger un état de satiété serait également impliqué. Les mécanismes de la faim et de la satiété restent cependant mal connus.
Impact sur la tolérance au glucose
L'étude de l'adaptation de l'homme au froid permet, notamment, de mieux explorer les mécanismes de la thermogenèse alimentaire et du métabolisme glucidique. Bien que l'on ait montré chez l'homme une utilisation préférentielle des lipides par rapport aux glucides dans un environnement froid, rien ne permet d'affirmer actuellement qu'une modification de la répartition des macronutriments affecte la tolérance au froid comme au chaud. La lutte contre le froid ne semble donc pas bénéficier d'une thermogenèse alimentaire différente des nutriments. Des travaux menés chez l'animal ont montré, en revanche, une amélioration de la tolérance au glucose par le froid et l'exercice. Chez l'homme également, le métabolisme glucidique est fondamental lors du travail au froid.
Les vols spatiaux permettent de mieux explorer la régulation des glucides. En effet, une mauvaise adaptation insulinique expliquerait certaines anomalies métaboliques et physiologiques observées lors des vols spatiaux dont on dit qu'ils avaient un effet diabétogène. Sept jours d'alitement tête en bas suffisent à induire une insulinorésistance.
Les modèles mis en place pour étudier les modifications du métabolisme protéique dans l'espace pourraient aussi bénéficier à la compréhension de certains mécanismes physiopathologiques courants comme ceux liés à l'alitement prolongé. L'inactivité musculaire est un paramètre fondamental dans la diminution de la synthèse des protéines observée dans l'espace.
Enfin, outre les autres troubles étudiés dans l'espace comme l'anémie et le stress oxydatif, les travaux menés sur les métabolismes osseux et calciques sont particulièrement bien documentés montrant notamment un intérêt éventuel de la vitamine K dans la prise en charge de l'ostéoporose de l'espace, peu sensible au classique couple calcium/vitamine D. n
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