Le décret opticien, sorti en octobre 2016, est-il une avancée pour les ophtalmologistes. « Oui, c’est un texte qui va globalement dans le bon sens. Mais on ne peut pas interpréter ce décret de manière isolée. Il faut replacer sa parution dans le contexte plus large de la restructuration de la filière de la santé visuelle avec notamment la loi Hamon sur la consommation de 2014 puis les lois Macron et Touraine de 2015 », précise d’emblée le Dr Xavier Subirana, vice-président du Snof.
Ce décret allonge la durée durant laquelle un opticien pourra renouveler l’équipement, sauf opposition du médecin prescripteur, avec, si nécessaire, modification de la correction optique, « la validité des ordonnances pour les verres correcteurs passe de 3 à 5 ans pour les personnes de 16 à 42 ans ». Elle reste de 1 an pour les personnes de moins de 16 ans et de 3 ans pour les plus de 42 ans. Pour les lentilles de contact, la validité est de 1 an, pour les patients âgés de moins de 16 ans et de 3 ans, pour ceux de plus 16 ans. Une copie de l’ordonnance doit être conservée par l’opticien jusqu'à l'expiration de sa validité, sauf opposition du patient.
« Pour les lentilles de contact, nous attendons toujours la sortie d’un décret précisant les caractéristiques essentielles que l’ophtalmologiste devra mentionner sur l’ordonnance. Pour nous, c’est très important de pouvoir préciser la marque, le nom et les paramètres des lentilles que nous jugeons adaptées au patient », indique le Dr Subirana.
Un dépistage plus large
Le vice-président du Snof se félicite aussi du fait que la première correction de presbytie doit faire l’objet d’une prescription par un ophtalmologiste. « C’est une disposition importante qui va nous permettre de dépister un certain nombre de pathologies de la deuxième partie de la vie, comme le glaucome ».
Le décret prévoit aussi que l’opticien peut délivrer sans ordonnance une nouvelle paire de lunettes en cas de perte ou de bris de verres correcteurs. Le texte précise que cela est possible « lorsque l'urgence est constatée et en l'absence de solution médicale adaptée ». Pour le Dr Subirana, il faut que les choses soient bien cadrées. « Il n’est pas sain en matière de santé publique qu’une personne puisse renouveler ses lunettes sans contrôle médical, simplement en évoquant l’excuse du verre brisé. C’est pourquoi le décret fixe un certain nombre de conditions précises. L’opticien a l’obligation de colliger ces cas sur un registre, pour permettre les contrôles. Les opticiens ayant l’obligation de garder l’ordonnance de la personne durant toute sa durée de validité, cette nouvelle disposition ne devrait donc concerner qu’un nombre limité de patients (touristes étrangers, des frontaliers…) ».
D’après un entretien avec le Dr Xavier Subirana, vice-président du Snof
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature