Les règles de prescription du Roaccutane pas assez respectées, selon la CNAM

Publié le 07/10/2001
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Médicament efficace mais dangereux chez les femmes enceintes, le Roaccutane, prescrit dans les formes sévères et résistantes de l'acné, est soumis à prescription restreinte nécessitant une surveillance particulière.

Mais ces règles de prescription ne seraient respectées qu'une fois sur deux, selon une étude de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM).
Les effets secondaires du Roaccutane, notamment le risque tératogène, imposent légalement au médecin le respect de règles de prescriptions strictes notamment à l'égard des femmes en âge de procréer. Ces règles imposent la prescription d'un test de grossesse réalisé dans les trois jours précédant la prise du traitement, la surveillance par un test sérologique de grossesse tous les deux mois et la mention sur l'ordonnance de renouvellement de la réalisation du test de grossesse.
Or, dans les faits, si les motifs de prescription sont conformes neuf fois sur dix aux indications et si la posologie est correcte dans près des deux tiers des cas, une femme sur deux seulement bénéficie d'un test de grossesse tous les deux mois, révèle l'étude menée par le service médical de la Caisse nationale d'assurance-maladie. « Ainsi, si la grande majorité des professionnels a un comportement responsable, il reste, dans une trop grande proportion, des médecins et des pharmaciens qui n'ont pas pris la mesure des risques qu'ils font courir à leurs patientes et se mettent eux-mêmes dans une situation difficile en matière médico-légale », insiste le Dr Pierre Fender, médecin-conseil national adjoint.
Pour la Caisse nationale d'assurance-maladie, la prescription concomitante de la pilule, cas fréquent en France, n'est pas une précaution suffisante dans la mesure où la prise du contraceptif n'est pas garantie. Face à ce qu'elle considère comme une « insuffisance grave » dans l'application des règles de prescription du Roaccutane, l'assurance-maladie va donc lancer toute une série d'actions d'information locale aussi bien auprès des professionnels de santé que des femmes.

Céline ROUDEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6983