Le port de vêtements protecteurs, notamment des gants, un casque et de fortes chaussures sont vivement recommandés aux enfants qui font de la luge. Tout comme la présence d'adultes sur les pistes pour superviser l'activité. D'ailleurs, les pentes devraient être débarrassées des obstacles (arbres, poteaux et autres bornes) et comporter de fréquentes aires d'arrêt. La pratique du « surfing des neiges » devrait être découragée, tout comme dévaler les pentes en position ventrale sur la luge. Et aucun autre instrument tel que sacs en plastique, planches à skate, ou un quelconque « plateau », etc., ne devrait être utilisé à la place des vraies luges.
Information à l'école
Enfin, une information ciblée à l'école ou sur les lieux de sports d'hiver, à l'aide éventuellement de recommandations écrites, pourrait avantageusement être délivrée.
C'est ainsi que l'on pourrait réduire significativement les risques et périls de la luge tout en conservant aux enfants le plaisir et les bénéfices physiques qu'ils tirent de cette activité.
L'équipe Britannique (Cooper et Thompson, « Emergency Medicine », 2003 ; 20 : 538-539) qui formule ces recommandations, les fonde sur un travail réalisé entre le 22 décembre 2001 et le 6 janvier 2002 dans un département de pédiatrie.
Parmi 422 cas référés dans le centre, on en compte 46 (25 garçons et 21 filles, âgés de 2 à 13 ans) venus pour des blessures dues à la pratique de la luge. On dénombre 49 blessures (trois enfants en ayant deux), dont 16 fractures osseuses. Huit enfants ont dû être hospitalisés, 12 ont été suivis en ambulatoire et 26 ont pu rentrer chez eux après la consultation. Aucune blessure fatale n'a été enregistrée dans cette série.
Les collisions avec des objets fixes (12 patients) représentent clairement des dangers évitables, « ce qui réduirait de 26 % le nombre d'accidents dans notre série », indiquent les auteurs, dont 11 % pour ce qui concerne les chocs avec d'autres luges. L'aménagement des pistes de luge en prévoyant un nombre suffisant de surfaces d'arrêt en bordure diminuerait encore les accidents en ajoutant un 30 % au chiffre de 26 %.
Le visage et la tête
Des chocs au niveau du visage et de la tête sont survenus chez 24 % des enfants (11 parmi 46). S'il n'y a pas de recommandations officielles du port d'un casque pour pratiquer la luge, l'exemple du cyclisme peut s'appliquer, avec une réduction drastique des blessures céphaliques, grâce à cette protection.
Le membre supérieur est blessé dans 23 % des cas et le membre inférieur dans 43 % des cas, avec 11 atteintes d'os longs.
Deux patients se tenaient debout sur la luge dans la position du « surf des neiges », d'où l'avertissement contre cette pratique.
« Les luges vont vite, sont difficile à diriger et à freiner. Elles sont souvent conduites par de jeunes novices sur des pentes surpeuplées, non préparées non surveillées. Il ne semble pas qu'il y ait une notion suffisante des dangers que cette activité peut représenter et peu de précautions sont prises », déplorent Cooper et coll., qui souhaitent faire changer cet état des choses.
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