Le LIR (Laboratoires internationaux de recherche), une association qui regroupe treize filiales françaises de laboratoires internationaux*, présente chaque année, depuis 2004, ses propositions pour améliorer le fonctionnement du système de santé français.
Celles de la cuvée 2008 sont articulées autour de trois axes : recherche et attractivité, économies, et qualité du système de soins. Pour Christophe Weber, patron du LIR – encore président de GSK France mais qui devrait prendre en mai la direction de la région Asie-Pacifique pour le groupe britannique –, «la France est certes le quatrième marché mondial en valeur, mais au niveau international, il est difficile de mettre en avant la France en matière de recherche et développement. Il est donc urgent que la France redevienne attractive».
Au chapitre « Renforcer la dynamique de recherche pour relancer l'attractivité de la France », le LIR propose notamment que soient réunies les conditions permettant à la France d'accroître le nombre d'essais cliniques réalisés sur son sol. Pour le LIR, «cela passe en premier lieu par une amélioration de la qualité des partenariats ainsi que par une diminution des contraintes administratives: réduire le délai d'instruction des conventions financières dans les hôpitaux, raccourcir les délais de mise en place des protocoles». Le LIR souhaite également dans ce même chapitre développer une culture de dialogue privé-public pour engager un plus grand nombre de projets communs.
Au chapitre « Agir sur les sources d'économies afin de privilégier le progrès thérapeutique », le LIR propose tout d'abord de «faire davantage participer le générique à l'efficience du marché».
En clair, selon Dominique Amaury, patron de Lilly France, il s'agit de «libéraliser les marges des prix des génériques pour faire baisser encore les prix». Car les pharmaciens d'officine bénéficient de marges plus confortables lorsqu'ils vendent un générique que lorsqu'ils vendent un princeps. Les auteurs des propositions souhaitent également dans ce même chapitre «installer l'automédication» et, sur ce point, les dernières mesures décidées par Roselyne Bachelot, qui souhaite mettre à la disposition des patients 300 médicaments en accès direct dans les pharmacies, devraient les satisfaire. Le LIR propose enfin dans ce chapitre d'économies de «limiter la prise en charge des médicaments remboursés à 35%, sans remboursement du ticket modérateur pour les ALD».
Pour Christophe Weber, cela signifie mieux respecter l'ordonnancier bizone, afin que les médicaments prescrits à un malade en ALD, mais pour une pathologie autre que son ALD, ne lui soient plus remboursés à 100 % comme c'est parfois le cas. Pour le LIR, «cette mesure, simple à mettre en oeuvre, pourrait rapporter 350millions d'euros par an à l'assurance-maladie».
Enfin, pour le chapitre « Contribuer à l'efficience et à la qualité du système de soins », le LIR propose notamment d'élaborer «des indicateurs transparents», et prend l'exemple de la prise en charge des infarctus du myocarde : «L'indicateur retenu pourrait être le taux de survie à douze mois.» Le LIR propose aussi que les médecins d'une région ayant atteint les objectifs qualité pour une pathologie donnée puissent bénéficier d'avantages comme, par exemple, la hausse du forfait patient pour un groupe homogène de patients (GHP) donné.
* AstraZeneca, Boehringer Ingelheim, BMS, GSK, Janssen-Cilag, Lilly France, Merck Santé, MSD Chibret, Novartis Pharma, Pfizer, Roche, Schering Plough, Takeda.
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