La Fédération nationale des médecins radiologues et spécialistes en imagerie diagnostique et thérapeutique (FNMR, affiliée à l'UMESPE-CSMF) a participé hier à sa manière à la « Journée de santé libérée » organisée par trois centrales syndicales de médecins libéraux, la CSMF, le SML et Alliance.
La FNMR, qui affirme représenter « près de 70 % » des 4 500 radiologues libéraux, n'a pas appelé les radiologues à prendre leur temps et à appliquer largement des dépassements d'honoraires - comme le préconisaient la CSMF, le SML et Alliance (« le Quotidien » d'hier), mais à sensibiliser leurs patients au manque de moyens techniques médicaux de cette spécialité au regard de la qualité des soins. Pendant un mois, les radiologues vont remettre à leurs patients des morceaux de radios timbrés, symboles de la radiologie « à l'ancienne », et leur demander de les envoyer au ministre de la Santé, Jean-François Mattei. En les faisant participer avec eux à une « opération d'art postal revendicatif » baptisée « radio libre », les radiologues libéraux incitent donc leurs patients à dénoncer auprès des pouvoirs publics la pénurie de matériels d'imagerie en coupes (scanner, IRM...) et à réclamer « plus de liberté dans le domaine des équipements lourds » pour leur spécialité.
La FNMR regrette que les équipements lourds modernes ne soient accessibles dans des délais raisonnables qu'à « ceux qui ont des relations », en raison de la pénurie entretenue pendant des années par la carte sanitaire. A titre d'exemple, la fédération relève que, « à Paris, 6 % seulement des radiologues ont accès à l'IRM, qui n'est pourtant pas une technique futuriste mais une technique au quotidien ».
« Pour une population donnée, explique le Dr Bruno Silberman, vice-président de la FNMR, il faut à peu près 40 à 50 % d'imagerie et de scanners, le reste correspondant aux échographies et à la radiologie simple ». Or, en France, la radiologie dite « conventionnelle » représente encore « 70 % » des actes des radiologues, poursuit le Dr Silberman. Selon le vice-président de la FNMR, « on peut réduire de 30 % la part de la radiologie conventionnelle » si les pouvoirs publics favorisent l'installation d'IRM et de scanners, tandis que, aujourd'hui, « on fait perdurer une radiologie qui n'a pas de sens en termes de bonnes pratiques », notamment du fait des risques liés à l'irradiation.
Le Dr Silberman estime que les radiologues méritent d'autant plus d'avoir « les moyens d'agir (qu'ils) ont accepté les règles de la transparence, de la qualité et du contrôle » (publication en 2002 d'une « Charte du médecin radiologue pour son patient », signature d'un accord de bon usage des soins sur la mammographie avec la Sécu, etc).
Outre le manque d'équipements lourds, la FNMR s'offusque de ne « pas avoir été associée à l'élaboration du plan cancer », présenté en mars par le président Chirac et trop axé sur « l'hôpital », alors que les radiologues, souligne le Dr Silberman, sont « au centre de tout ce qui est prévention, diagnostic et traitement en matière de cancer ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature