Unions régionales des médecins libéraux

Les quatre dossiers prioritaires de 2004

Publié le 05/02/2004
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LE Dr PIERRE MONOD, président de la conférence nationale des présidents des unions régionales des médecins libéraux (Urml), espère être entendu en 2004 : « Sur un certain nombre de sujets, l'expertise des unions régionales n'est pas suffisamment légitimée par les pouvoirs publics. »
Un constat que les unions des 26 régions françaises ont dressé les 30 et 31 janvier 2004 lors de leur séminaire annuel. « Nous n'avons pas assez communiqué », reconnaît le Dr Monod. Onze ans après leur création, les unions régionales souhaitent qu'on leur donne les moyens de remplir leur rôle : « Contribuer à l'amélioration de la gestion du système de santé et à la promotion de la qualité des soins. » Tel est en substance le message du Dr Monod.

Dix ans d'attente pour la transmission des données.

Le président de la conférence peut se réjouir d'au moins une chose : le décret qui permettra aux unions d'accéder aux informations liées à l'activité des médecins devrait paraître au « Journal officiel » dans les tout prochains jours. « Nous ne l'avons pas attendu dix ans sans rien faire. »
En septembre, un groupe de travail technique a été missionné par la conférence des présidents pour mettre en place un système simple et rapide. « Ce doit être un outil de défense et d'expertise de la profession qui ne doit pas ajouter de contraintes au médecin libéral », précise le Dr Monod. Afin de mieux connaître les attentes de la profession, la conférence annonce qu'elle se rapprochera des organisations syndicales représentatives. Elle s'engage également à collaborer étroitement avec la commission nationale informatique et liberté (Cnil). Pierre Monod projette de prendre en compte toutes les données issues de l'activité médicale et pas uniquement les feuilles de soins électroniques car, « dans certaines spécialités, 50 % des praticiens utilisent toujours des feuilles de soins papier ».

L'avenir de l'EPP.

Engagée en janvier 2001 en collaboration avec l'Agence nationale d'accréditation des établissements de santé (Anaes), l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) n'a pas beaucoup de succès : « A ce jour, dans les quatre régions pilotes (1), 261 évaluations individuelles ont été organisées et 656 médecins ont émis le souhait de s'engager dans le programme d'évaluation. » Le Dr Monod relève que l'évaluation individuelle coûte très cher aux Urml - 1 200 euros environ par médecin - et qu'elle n'est plus forcément un instrument d'avenir pour évaluer un grand nombre de médecins.
Le président de la conférence des présidents des unions estime préférable de promouvoir les évaluations de groupe, moins coûteuses (environ 600 euros par médecin) et plus prisées par les médecins, car elles seraient dynamiques : « Différentes possibilités sont étudiées avec l'Anaes pour intégrer dans le cadre de l'EPP différentes expériences menées par des associations de formation médicale. » Ces évaluations devant répondre aux mêmes critères que l'évaluation individuelle, l'Anaes et la conférence proposeront une méthodologie commune avant la fin du deuxième trimestre.
S'il se félicite de la nomination du Dr Bernard Ortolan à la tête du conseil national de FMC des médecins libéraux, le Dr Monod se dit « ahuri » par le fait que les unions n'y sont pas représentées : « L'Ordre avait-il plus de légitimité que nous ? »

RCP et démographie médicale.

En 2004, la responsabilité civile professionnelle (RCP) demeure un sujet de préoccupation majeur des Urml : « On ne doit pas considérer comme inéluctable et acquis le niveau actuel des primes d'assurance professionnelle sans aucune évaluation crédible de la sinistralité. » Les Urml entendent donc participer à son évaluation en utilisant une méthodologie comparable à celle développée pour l'EPP.
Dernier point sensible sur lequel les Urml espèrent bien être entendues : la démographie médicale. Le Dr Monod déplore l'absence de ses membres au sein de l'Observatoire national de la démographie. « Les Urml ont publié de nombreux travaux, souvent avec les Urcam, mais ils ne sont pas pris en compte par les Drass qui dirigent les comités régionaux. C'est regrettable. » Sur ce point, la conférence attend beaucoup de sa rencontre, en mars, avec le Pr Yvon Berland, président de l'Observatoire national.

(1) Basse-Normandie, Ile-de-France, Lorraine et Nord - Pas-de-Calais.

> CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7472