R EUNIS en intersyndicale, les psychiatres hospitaliers publics rejettent à l'unanimité le PMSI spécifique (programme de médicalisation des systèmes d'information), qui doit s'appliquer dans un an à leur activité.
Afin de protester contre les projets des pouvoirs publics, l'Union syndicale de la psychiatrie (USP), le Syndicat des psychiatres de secteur (SPS), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et le Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP) ont d'ores et déjà déposé un préavis de grève.
Une grève en septembre ?
Si le gouvernement ne revoit pas sa copie, les psychiatres hospitaliers cesseront le travail à partir du 20 septembre prochain. Dans l'intervalle, ils boycotteront les formations au recueil des données nécessaire à la mise en uvre du PMSI, puis refuseront de consigner les informations.
Outil destiné à mesurer l'activité médicale hospitalière, le PMSI existe à l'hôpital public en court séjour depuis le milieu des années 1980. Il se fonde sur les résumés de sorties standardisés et sur les groupes homogènes de malades (GHM). En 1998, il a été généralisé sous une forme adaptée aux soins de suite et de réadaptation. Pour la psychiatrie, que ce soit au sein des centres hospitaliers généraux ou dans les hôpitaux spécialisés, la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) a prévu un système mixte : à l'hôpital, il se base, comme c'est le cas en moyen séjour, sur des groupes homogènes de journées (GHJ) ; en ambulatoire, il se résume à un enregistrement de l'activité.
« Inadéquat », « médiocre », « inutile », « chronophage »... les psychiatres, qui ne sont pas hostiles au principe de l'introduction du PMSI en psychiatrie, ne manquent pas d'épithètes pour qualifier l'outil que le ministère leur propose. Ils lui reprochent en particulier de ne pas prendre en compte l'intégralité de leur pratique. Chez les patients schizophrènes par exemple, le système prévu, en dépit de la dizaine de variables médico-sociales qu'il oblige à recueillir chaque semaine pour chaque malade, ne permettrait de couvrir que 9 % de la variance des coûts. La part faite à l'hospitalisation par rapport à l'ambulatoire serait également trop belle. L'activité de secteur, qui représente 80 % du travail des psychiatres publics, serait très mal prise en compte. Remplir toutes les semaines les formulaires du PMSI de psychiatrie demanderait enfin un temps « considérable » : deux à trois équivalents temps plein (médecins, infirmières et secrétaires confondus) à l'échelle d'un service, de 0,6 à 0,8 équivalents temps plein pour les seuls médecins. Et rares seraient les établissements dont le parc informatique et la comptabilité, qui doit être analytique, permettraient d'appliquer dans les temps ce nouveau PMSI.
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