De notre correspondant
Au lendemain du drame du château de Pourtalès - le 6 juillet dernier, un arbre tomba sur les auditeurs d'un concert en plein air, faisant 13 morts et 120 blessés -, l'union régionale des médecins libéraux d'Alsace avait sollicité les psychiatres libéraux du département pour qu'ils appuient la cellule d'aide psychologique des HUS, coordonnée par le Dr Jean-Georges Rohmer, alors totalement submergée d'appels et de demandes. En quelques heures, une dizaine de psychiatres libéraux se sont portés volontaires et ont accueilli les jours suivants de nombreuses personnes traumatisées par cet accident, révélant la pertinence d'une telle organisation libérale.
Née de cette expérience, la cellule libérale coordonnée par le Dr Harald Sontag, président du Groupement des psychiatres libéraux du Bas-Rhin, réunit désormais 25 psychiatres prêts à intervenir en cas de catastrophe. Cette cellule libérale a déjà obtenu tous les agréments nécessaires de la part de la ville et de la préfecture, et pourra s'activer simultanément à la cellule des HUS, laquelle restera le « maître d'uvre » de l'ensemble des interventions.
Volontaires, mais pas bénévoles
En pratique, et comme ils l'ont fait en juillet, les psychiatres libéraux libéreront alors des créneaux horaires au cours desquels ils recevront, dans leurs cabinets, les personnes ayant besoin de leur aide. « Nous sommes volontaires, mais pas bénévoles », précise toutefois le Dr Sontag, qui rappelle que les consultations effectuées dans ce cadre seront normalement payées aux médecins puis remboursées aux patients, comme n'importe quel acte médical.
« Après Pourtalès, nous avons accueilli des familles de victimes, mais aussi beaucoup de jardiniers de la ville, particulièrement traumatisés par le nettoyage du parc », explique le Dr Sontag, pour qui cet engagement des psychiatres libéraux s'inscrit dans le développement de leur rôle et de leur mission. Aujourd'hui, la cellule libérale bas-rhinoise souhaite que son exemple puisse être suivi dans d'autres départements et régions, en constatant qu'une telle structure « apparaît indispensable pour côtoyer les services publics dans ce type de situations ».
A Toulouse, une étude sur le soutien psychologique
Deux psychologues toulousains ont décidé de lancer une étude sur l'assistance psychologique offerte aux victimes de l'explosion de l'usine chimique AZF et aux sauveteurs qui sont intervenus pendant la catastrophe. Rappelant que plus de 500 psychologues ont été mobilisés dès les premières heures qui ont suivi la catastrophe, Jean-Pierre Bouchard et Nathalie Lemaire souhaitent « que cette expérience fasse l'objet d'une synthèse afin d'en tirer les informations nécessaires aussi bien en matière de connaissance des victimes et de réactions de la population qu'en matière de pratiques psychologiques ». Ils souhaitent que tous les psychologues qui sont intervenus leur adressent, par écrit (Nathalie Lemaire, 11, place intérieure Saint-Cyprien 31000 Toulouse) ou par courrier électronique (evacliq@aglinfo.com), le récit de leur expérience.
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