De notre envoyée spéciale
Pour être actifs, les probiotiques doivent renfermer une quantité suffisante de bactéries vivantes, restant viables dans le tube digestif et capables d'exercer un effet sur la résistance de l'hôte aux infections.
Des travaux récents ont montré que chaque souche, ou combinaison de souches, doit être évaluée individuellement, toutes n'ayant pas les mêmes vertus.
Propriétés immunomodulatrices
Ainsi, Marie-Christine Moreau (INRA, Jouy-en-Josas) a étudié les propriétés immunomodulatrices de six souches différentes de bifidobactéries [une souche commerciale (DN 173010), une souche provenant de bébés nourris au sein et quatre provenant d'adultes] chez les souris, auxquelles on inoculait du rotavirus. Les auteurs ont montré que seulement deux des six souches (la souche commerciale et la souche issue du nourrisson) avaient une action positive sur la réponse IgA intestinale. Un autre essai (réalisé par Maassen et coll.) comparait la capacité de différentes souches de lactobacilles (administrées par voie orale) à modifier la réponse vaccinale. Comme précédemment, trois seulement des huit souches avaient une action positive. Ces résultats mettent en évidence des propriétés immunomodulatrices variables en fonction de la nature des lactobacilles, probablement liées à la production de cytokines différentes.
Cela implique que l'on définisse chacune des propriétés de tel ou tel probiotique en tenant compte de la souche étudiée et des conditions d'utilisation (population étudiée, dose administrée, concentration microbienne, etc.).
L'intérêt des lactobacilles a été exploré notamment dans trois principales situations : diarrhées aiguës de l'enfant, intolérance au lactose et prévention du cancer du côlon.
Trois études publiées récemment ont montré que la consommation de lait fermenté avec Lactobacillus casei DN-114 001 (Actimel) a un effet positif sur les épisodes de diarrhée aiguë des nourrissons gardés en crèche (diminution de fréquence et de durée en comparaison avec un groupe recevant du yaourt).
Intolérance au lactose,prévention du cancer colique
Par ailleurs, un travail sino-néerlandais (Roel J. Vonk et coll. ; Yan Zhong et coll.) a évalué la relation entre les symptômes de l'intolérance au lactose, l'activité de la lactase intestinale et la consommation de lait fermenté. Les auteurs étudiaient l'activité de la lactase intestinale chez 43 volontaires chinois, répartis en trois groupes, en fonction du score symptomatique, six heures après ingestion de lactose (score O, score 1 à 9, score supérieur à 9). Ils ont montré l'absence de relation statistiquement significative entre le score symptomatique et l'activité de la lactase, suggérant ainsi qu'il existait d'autres facteurs intervenant dans l'intolérance au lactose (comme le métabolisme colique). Ce travail a par ailleurs mis en évidence que l'ingestion de pré- et probiotiques améliorait nettement la symptomatologie (probablement du fait d'une amélioration de l'activité bêta-galactosidase).
Enfin B. L. Pool-Zobel (Allemagne) a rapporté les résultats d'études expérimentales réalisées chez le rat, évaluant l'impact des probiotiques (bifidobactérie DN 173010, lactobacilles bulgaricus, streptocoque thermophilus) sur le risque de cancer du côlon. Il semble que L. bulgaricus et S. thermophilus soient capables d'empêcher l'induction de tumeurs coliques par des composés carcinogènes. Les microorganismes seraient capables d'éliminer des composants carcinogènes ; par ailleurs, la production de lactates et l'élévation de l'acidité intestinale auraient également un effet protecteur. Chez l'homme, il a été montré que l'ingestion de probiotiques diminuait l'excrétion urinaire de composants génotoxiques. Ces résultats, très encourageants, doivent néanmoins être confirmés par des essais rigoureux chez l'homme.
Symposium organisé par Danone Vitapole dans le cadre du 17e Congrès international de nutrition à Vienne.
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