Le Plan cancer lancé par le gouvernement à la demande du président de la République (« le Quotidien » du 26 mars) est une démarche nécessaire et « comporte des points positifs », reconnaît le groupe socialiste à l'Assemblée. Mais il peut et doit être amélioré, estiment-ils. Ils font douze propositions, que vient de présenter Jean-Marie Le Guen, député de Paris et chargé du groupe de réflexions sur la santé.
Pour les socialistes, qui soulignent que le plan se situe dans la ligne de la politique de santé publique amorcée par Bernard Kouchner, les points positifs sont l'approche pluridisciplinaire, le rééquilibrage en faveur de la prévention, les objectifs quantifiés et le développement de la recherche en contact avec la clinique et la thérapeutique. Et les interrogations portent sur la démarche et la réalité des financements.
Le Plan cancer rappelle aux députés socialistes le plan Nixon, lancé dans les années soixante-dix, avec des crédits exceptionnels et l'objectif d'éradiquer la maladie en vingt ans ; ce programme, disent-ils, a eu de nombreuses retombées dans des domaines médicaux et biologiques voisins de la cancérologie, mais n'a eu que très peu d'impact sur le contrôle des cancers. Ils dénoncent notamment « une approche trop exclusivement nationale », « une interrogation insuffisante sur la cancérologie de demain » (les questions génétiques), « un manque de crédibilité concernant les financements » et se demandent quelles sont les raisons justifiant la création d'un institut national contre le cancer.
Le constat mène donc à une douzaine de propositions plus ou moins concrètes et détaillées. Parmi celles-ci : subordonner le financement à un processus d'évaluation ; donner un agrément préalable pour la chirurgie ; lutter prioritairement contre les maladies professionnelles en mettant en place un indicateur des risques et une agence nationale de la santé au travail ; développer les réseaux de soins pour lutter contre les disparités régionales et intégrer la notion de médecin référent ou coordinateur, notamment entre les soins de ville et l'hôpital ; mieux intégrer le Plan cancer dans le 6e cadre européen de recherche.
Avec ces propositions et en pointant « un déficit regrettable de délibération scientifique et démocratique », les socialistes souhaitent tout simplement avoir leur mot à dire.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature