CRÉATION d’un département HAD à Dinan, sur Loudéac–Pontivy, à Brest, à Saint-Brieuc ou encore sur Lanester... Les projets se multiplient en Bretagne depuis quelques mois. Avec, chaque fois, des promoteurs, comme la Mutualité française, l’Association des urémiques de Bretagne ou des cliniques qui sollicitent les libéraux. «Nous avons été, avec l’Union régionale des médecins libéraux (Urml), assez persuasifs au cours du travail de préparation du schéma régionald’organisation de la santé (Sros 3) pour être pris en compte chaque fois qu’un projet de HAD est déposé», se réjouit François Verney, infirmier libéral à Saint-Brieuc et chef du projet HAD au sein de l’association Cap Réseau qui regroupe depuis 2002 les professionnels de santé libéraux non médecins.
A tel point que le comité technique chargé de ce chapitre du Sros a reconnu qu’une bonne collaboration avec les libéraux était souhaitable pour la viabilité des projets. «Avant, les promoteurs ne savaient pas comment faire avec nous, explique François Verney. Maintenant, il existe une plate-forme Cap Réseau-Urml qui donne un cadre à ce partenariat. Le système ne peut fonctionner que si nous savons nous faire confiance. Quand un promoteur nous sollicite, ce n’est pas pour nous demander d’assurer les soirées et les week-ends. Et nous, nous lui expliquons que nous nous engageons à effectuer tous les actes médicaux délégués.»
Devoir de réussite.
Pour être en capacité de fonctionner sous cette forme, l’association doit donc organiser la réponse collective des infirmiers. «Nous avons un devoir de réussite», ajoute François Verney. Les premières expériences montrent plutôt que la profession est réactive. Ainsi, la présentation du projet de Saint-Brieuc en juillet dernier a attiré 80 des 130 infirmiers libéraux concernés; même mobilisation à Lanester avec une centaine de participants. Une vingtaine de ces infirmiers font même partie du comité de pilotage du projet créé à la suite de la réunion. A charge pour ce comité de négocier la convention qui prévoira dans les détails la bonne marche du HAD avec le promoteur. Chaque partie a une belle carte à jouer. Au promoteur, la souplesse d’organisation du réseau des libéraux et l’intérêt financier évident (pas de charges salariales fixes, baisse d’activité supportée par les libéraux). Aux infirmiers, un marché supplémentaire.
Les médecins concernés, informés individuellement par le promoteur, considèrent cette implication des infirmiers libéraux comme «un plus dans le fonctionnement, note François Verney. On aurait pu penser pourtant qu’ils auraient préféré une solution clés en mains».
Le HAD qui fonctionne sur ce mode depuis quinze ans à Lannion a fortement inspiré la plate-forme écrite sur ce dossier. Au lieu de se reposer sur le salariat, ce HAD, créé par le centre hospitalier de la ville, a lui aussi opté pour un partenariat avec les libéraux. Une expérience innovante qui fonctionne convenablement, selon le Dr Alain Albaret, chef du département de gériatrie de l’hôpital, mais, ajoute-t-il, «qui reste bien en deçà des possibilités qu’offre cette organisation. Les médecins libéraux qui sollicitent spontanément le département de HAD sont plutôt les plus jeunes. D’autres répondent à une demande des infirmiers qui n’ont pas alors les toilettes à faire. Les médecins hospitaliers font appel à nous également, avec l’accord du médecin traitant. Mais, généralement, on ne nous demande pas d’intervenir pour les actes techniques, pour lesquels on va nous préférer l’hospitalisation de jour».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature