9-13 juin- Washington
L'INSULINOTHERAPIE a prouvé son efficacité et sa bonne tolérance depuis plus de quatre-vingts ans. Incontournable dans le traitement du diabète de type 1, elle est désormais également préconisée dans le diabète de type 2, dès que les antidiabétiques oraux ne suffisent plus pour contrôler la glycémie. Toutefois, la forme injectable peut être un frein à son utilisation, tant de la part du médecin que de celle du patient. Une recherche active s'efforce de mettre au point de nouveaux modes d'administration et de nouvelles formes galéniques, efficaces, bien tolérés et mieux acceptés des patients.
Ainsi, la voie intradermique est à l'étude : l'administration intradermique de l'insuline lispro a été comparée à l'administration sous-cutanée chez dix volontaires sains. Trois longueurs d'aiguille correspondant à différentes profondeurs d'injection (1,25 mm, 1,50 mm et 1,75 mm) ont été étudiées. Le passage systémique de l'insuline s'est révélé être beaucoup plus rapide en intradermique qu'en sous-cutané ; et plus l'injection est superficielle, plus le passage systémique est rapide ; d'où une action beaucoup plus précoce en intradermique. Toutefois, les effets métaboliques étaient équivalents pour les deux formes. Enfin, la biodisponibilité de l'insuline administrée en intradermique était supérieure à celle de la voie sous-cutanée. Aucune réaction cutanée n'a été notifiée au point d'injection. Cette forme d'administration, même si elle reste sous forme injectable, devrait permettre une meilleure couverture de la glycémie postprandiale.
Les formes non injectables.
Avancée thérapeutique majeure, l'insuline humaine inhalée offre pour la première fois la possibilité d'administrer de l'insuline sans recourir à une injection. Il s'agit d'une insuline en poudre sèche de courte durée d'action. Cette insuline « préprandiale » est administrée au moyen d'un dispositif d'inhalation qui varie selon les firmes. Le tissu pulmonaire avec sa grande surface d'absorption bien vascularisée constitue un lieu de passage idéal. S'il est indéniable que cette nouvelle voie d'administration est très prometteuse, sa place dans l'arsenal thérapeutique n'est pas encore bien définie.
Reste également à évaluer plus précisément les interférences possibles entre l'administration d'insuline par voie pulmonaire et les pathologies respiratoires. Plusieurs essais ont été menés chez des patients présentant des affections pulmonaires chroniques.
Des études sont en cours sur l'effet pulmonaire au long cours de ces systèmes d'inhalation de l'insuline.
L'insuline par voie orale est sans doute un rêve pour bon nombre de diabétiques, notamment de type 1. Le principal handicap de cette forme orale provient de la dégradation de l'hormone par les enzymes protéolytiques du tractus digestif et, donc, par sa faible absorption par la muqueuse intestinale. Mais la voie orale retient toujours l'attention des chercheurs.
> Dr ISABELLE STROEBEL
D'après les communications orales de Pettis R. J. (Allemagne), Julio Rosenstock (Dallas Etats-Unis), Lois Jovanovic (Californie, Etats-Unis) et Klaus Rave (Allemagne).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature