PRÈS DE LA MOITIÉ des enseignants estiment que leur rythme de travail et le bruit les fatiguent. 17 % ont en permanence du mal à récupérer physiquement après une journée de travail, selon une étude du Snes-FSU, principal syndicat des collèges et des lycées. 58 % ressentent un épuisement physique ou nerveux, 31 % un manque de sommeil, 26 % des problèmes de voix (37 % des moins de 30 ans) et 19 % des troubles musculo-squelettiques.
Sans doute parce qu'ils disposent de moyens sensiblement plus importants et que l'activité en équipe y est plus fréquente, en zone d'éducation prioritaire (ZEP), seulement 18 % des profs ont chaque jour du mal à récupérer et 56 % parfois. En revanche, dans des établissements ne bénéficiant pas des dispositifs de ZEP, mais jugés difficiles, près d'un enseignant sur trois (28 %) éprouve constamment ces désordres. La fatigue viendrait du stress provoqué par l'attitude des élèves (30 %) et par la difficulté à les faire réussir (32 %), explique le syndicat. Seulement 15 % déclarent n'avoir aucun problème de santé sérieux lié à l'exercice de leur métier.
La grande misère de la prévention médicale.
Menée auprès de 2 200 enseignants du secondaire, l'enquête montre par ailleurs que les violences entre élèves dans les établissements sont jugées « insupportables » par 32 % des profs, alors que la pression de l'administration ou les conditions matérielles les indisposent moins.
Pour Elisabeth Labaye, secrétaire nationale du Snes, c'est « la grande misère de la prévention dans l'Education nationale » qui est montrée du doigt. « On a une visite médicale quand on entre dans le métier et après plus rien. Ce n'est pas digne d'un employeur de se désintéresser de ses effectifs et de les renvoyer à une prise en charge personnelle, sous prétexte qu'ils sont éduqués. Un patron privé, lui, serait sanctionné », conclut la responsable syndicale.
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