POUR SA TROISIÈME université d’été, l’Unapl (Union nationale des professions libérales) est restée fidèle au Cap Esterel dans le Var. Depuis ce matin, et jusqu’à dimanche soir, trois cents professionnels libéraux, emmenés par leur président, le Dr Claude Maffioli, vont débattre des grands sujets du moment qui concernent aussi bien les différents modes d’exercice libéral que l’avenir du financement de la protection sociale ou la féminisation grandissante de la plupart de ces professions.
Pour Olivier Aynaud, secrétaire général de l’Unapl, le thème de la protection sociale et de son avenir «constituera un des sujets phares de la prochaine élection présidentielle, alors que toutes les caisses, sans exception, sont en déficit». Les professionnels libéraux ne pouvaient pas faire l’impasse sur un sujet central ; ils organisent donc demain samedi, de 14 à 16 heures, un grand débat sur ce thème, auquel participeront des représentants de toutes les grandes centrales syndicales, ainsi que le Medef.
La réforme des cotisations sociales.
Tout au long des trois jours de l’université d’été, des ateliers sur des sujets communs à toutes les professions libérales seront organisés. Comme l’atelier sur la valeur ajoutée de l’entreprise, thème essentiel à l’heure où l’on évoque la possible mise en place d’une nouvelle assiette des cotisations sociales patronales, qui tiendrait compte de ce critère et non plus seulement de la masse salariale. «Les professions libérales constituent un secteur à forte valeur ajoutée, note Olivier Aynaud . Nous sommes donc très attentifs à la question de savoir si le gouvernement travaille toujours sur cette piste, même s’il semble qu’elle ne soit pas prioritaire pour le moment.»
On se souvient que c’est le président de la République lui-même, lors de ses voeux à la nation le 31 décembre 2005, qui avait demandé au gouvernement d’étudier cette piste.
Un autre atelier abordera le thème de la formation continue, et plus spécifiquement du « e-learning », ou formation par Internet, que les entreprises libérales intègrent et maîtrisent de mieux en mieux, même si quelques freins culturels et financiers demeurent. Car la formation continue n’est pas le seul apanage des médecins : Olivier Aynaud rappelle que «d’autres professionnels libéraux vont bientôt avoir l’obligation de faire de la formation continue, comme les professions juridiques ou encore les experts-comptables».
Autre sujet débattu lors d’une table ronde, celui de la féminisation des professions libérales. Pour Olivier Aynaud, «il était important que l’Unapl organise un débat sur la question de savoir comment les femmes chefs d’entreprise libérale vont pouvoir trouver un équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle». Un débat qui tombe à pic alors qu’une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques) montre que 40 % des femmes interrompent leur vie professionnelle ou modifient leur temps de travail à l’occasion d’une naissance, alors que ce n’est le cas que pour 6 % des pères. D’autres tables rondes aborderont des sujets communs à toutes les entreprises libérales, comme le secret professionnel, ou encore la judiciarisation, dont l’exemple le plus extrême nous vient des Etats-Unis.
Enfin, une dernière table ronde abordera un sujet plus prospectif : « La profession libérale en 2020 ». Olivier Aynaud souhaite que ce soit pour les participants «l’occasion de réfléchir, notamment au problème de la transmission de l’entreprise libérale avec, en corollaire, la question de la qualité de la formation des jeunes», qui sont ceux à qui l’entreprise libérale sera un jour transmise. Une réunion qui devrait notamment intéresser les étudiants en médecine ou les jeunes médecins, bien peu préparés au cours de leur cursus universitaire à la création ou à la gestion d’une entreprise libérale.
Selon l’Unapl, les entreprises libérales représentent en France le quart du total des entreprises. Ce qui donne un poids réel à cette union qui rassemble 60 syndicats d’entreprises libérales. Il reviendra au ministre des PME, du commerce, de l’artisanat et des professions libérales, Renaud Dutreil, de clore par un discours les travaux de cette université d’été.
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