A U terme d'une valse-hésitation d'une quinzaine de jours, le Centre national des professions de santé (CNPS) a finalement décidé d'organiser une grande manifestation nationale à Paris le 12 juin.
Le principe d'une journée d'action destinée à soutenir ses propositions de réforme en matière de maîtrise des dépenses et de partenariat conventionnel avait été arrêté lors des assises de cette organisation, à la fin de mars, mais il restait à en déterminer les modalités.
Or les 24 syndicats professionnels qui composent le CNPS n'étaient pas tous d'accord sur la stratégie à adopter à cette occasion. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) militait depuis longtemps pour une manifestation nationale à Paris, alors que les organisations, plus modérées, qui ont signé des conventions avec l'assurance-maladie, dont MG-France, jugeaient cette forme d'action un peu « agressive » au moment où gouvernement et caisses d'assurance-maladie multiplient les gestes d'ouverture.
« Condamnés à réussir »
Finalement, après avoir consulté l'ensemble des centres départementaux de santé, le président du CNPS, le Dr Jacques Reignault, a tranché en faveur de la manifestation nationale à laquelle 44 centres départementaux étaient favorables sur les 55 qui ont donné leur avis. « Il fallait prendre une décision, je l'ai prise, même si cela doit tanguer », explique le Dr Reignault, qui juge indispensable « de frapper un grand coup », bien que le succès et la mobilisation soient plus difficiles à obtenir.
« Il paraît surréaliste que, malgré la concertation en cours, le gouvernement fixe un objectif de dépenses qui est, de toute façon, irréaliste et intenable. On va donc devoir recommencer à aller négocier les tarifs, profession par profession. Cela nous rappelle de trop mauvais souvenirs. Devant une telle situation, nous n'avons pas d'autre choix. Il nous faut radicaliser notre position et nous descendrons dans la rue sans états d'âme », ajoute-t-il.
La décision d'organiser une manifestation nationale fera sans doute l'objet de commentaires lors du prochain conseil d'administration du CNPS qui se réunit le 10 mai et au cours duquel le mandat du président doit être renouvelé. Le Dr Reignault ne se sent pas menacé ; il souhaite vivement que ne renaissent pas, à cette occasion, les anciens clivages entre organisations professionnelles. « L'enjeu, cette fois, est crucial. On a un projet commun à faire passer, il faut le défendre avant tout. Nous sommes condamnés à réussir », commente le président du CNPS qui a désormais moins de deux mois pour organiser la manifestation. Le parcours et les mots d'ordre seront définis au cours des prochaines semaines avec un objectif affiché : « Etre le plus nombreux possible ».
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