PARMI LES ACTIVITÉS du Groupement des écrivains-médecins (GEM), que préside le Dr Jean-Jacques Boutaric, l'attribution de prix littéraires. Ils seront remis lors d'une matinée littéraire qui se tiendra au MEDEC (Palais des congrès, Paris), demain, de 10 heures à 13 heures.
Le Grand Prix du MEDEC, doté de 1 500 euros par la société 3E, organisatrice de la manifestation, a été attribué à deux lauréats ex aequo : le Dr Jean-Luc Perino, généraliste à Lyon, pour « Humeurs médicales – Chroniques » (éditions du Félin) et le Dr Philippe Batel, psychiatre et alcoologue de l'hôpital Beaujon, à Clichy, pour « Pour en finir avec l'alcoolisme – Réalités scientifiques contre idées reçues » (éditions La Découverte - Inserm).
Le prix Littré, doté de 1 500 euros par « le Généraliste », va au Dr Jean-François Hutin, radiologue à Reims (Marne), pour son roman « la Vengeance » (éditions France-Empire). Et une mention spéciale du jury est décernée au Dr Daniel Vrac, médecin généraliste à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne), pour « Mais qu'en pense la police ? », roman publié sous le pseudonyme de Dilan Ravec (Publibook).
Le prix Clément-Marot de poésie, doté de 1 500 euros par « le Quotidien du Médecin », a deux lauréates ex aequo, dont nous publions les poèmes ci-dessous : le Dr Dominique Orsat, médecin du travail à La Rochelle, pour le poème « le Dimanche des Rameaux » ; et le Dr Marie-Agnès Roch, généraliste à Aurillac, pour « A ma fenêtre ». Hasard ou coïncidence poétique, elles ont chacune cinq enfants.
Enfin, le prix de l'Aventure médicale vécue, doté par le bimestriel « Synthèse médicale », est attribué au Dr Gaëtan Lecoq, généraliste à Betton (Ille-et-Vilaine) pour sa nouvelle « Noémie ».
GEM : site www.ecrivains-medecins.com, courriel groupecmed@club-internet.fr.
Les poèmes primés
Le Dimanche des Rameaux
Désespérance d'aujourd'hui !
Mais est-ce tout à fait cela ?
Fini l'automne de ma vie,
L'hiver talonne mon coeur las.
Dans le long dédale du soir
Un souvenir hante mes pas
Une lueur qui dans le noir
Froufroute et ne me lâche pas.
Tu m'avais donné tant à croire !
Ce rameau d'argent emplumé,
J'avais dans les six ou sept ans,
Il rutilait de beaux reflets
Et bruissait dès le moindre vent.
Il était tout en fanfreluches
Avec de longs fils emmêlés,
Qui frissonnaient comme une ruche
Sur des nougats enrubannés.
Tu me donnas là tant à voir !
Les adultes plus bucoliques
N'avaient que branches de laurier
Pauvres ombres mélancoliques
Et mon rameau qui scintillait !
Il y avait comme une présence,
Une chape qui m'entourait
Quelque part, nulle part… immense !
A l'amour cela ressemblait…
Tu m'avais donné ce terroir
Confiante car tant aimée
Je n'ai pas toujours bien compris.
Quelquefois je fus malmenée
Et vois-tu, je boite ma vie !
C'était trop, tu l'as bien compris
Mais ce joli rameau d'argent
Lorsque le ciel est un peu gris
Me porte encore à travers temps !
Tu m'avais donné ce pouvoir !
A ma fenêtre
J'ai usé l'infini à la force d'un rien,
J'ai parcouru le monde, assise à ma fenêtre,
Et j'ai bouté l'ennui hors de ma chambre vide
Par des mots insensés auxquels j'accordais foi.
Je n'ai eu d'aventure que mon rêve échu
Au matin pâle et froid d'un jour autant qu'un autre
Quand la lune acculée au terme de la nuit
S'obscurcit et se perd en brume romantique.
Le monde à ma fenêtre est un ailleurs ici,
Nostalgie des assis à la jambe timide ;
J'écris sa différence en pieds d'alexandrin
Voyageuse immobile à l'audace féline.
Et le rien de ma chambre au coeur de l'inutile
Est un air de silence opportun pour ma plume
Pendant qu'au loin la ville accueille la rumeur
Qui fera de mes mots, la poésie des autres.
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