Passer d’une prévention prescriptive à une prévention essentiellement éducative. Cela devrait être tout l’enjeu du futur plan cancer. Selon le Pr Jean-Paul Vernant (AP-HP) qui a rendu au président de la République un rapport censé inspirer le plan cancer III, « la lutte contre le cancer doit en effet passer par un renforcement de la prévention ». D’où l’idée d’informer les Français dès le plus jeune âge – et donc à l’école – des comportements à risque que sont l’alcool, le tabagisme, la malnutrition.
Mais la prévention ne saurait se limiter à une information, aussi bien faite soit-elle. Il faut aller plus loin et identifier le plus tôt possible les cancers. Une course contre la montre qui ne pourra être gagnée sans dépistage. Aussi Jean-Paul Vernant préconise-t-il de « mettre en place un véritable dépistage organisé, en particulier pour le cancer du col de l’utérus ». Un moyen efficace, également, de lutter contre les inégalités sociales.
Rôle déterminant du MG dans le dépistage organisé
Et pour être un succès, ce dépistage organisé devra reposer sur des acteurs de santé de proximité, au premier rang desquels figure le médecin traitant. La raison ? « La parole du médecin traitant est extrêmement bien entendue », explique Jean-Paul Vernant. D’où l’idée de mettre en place une consultation biennale qui serait exclusivement dédiée à la prévention et au dépistage. Cette consultation contribuerait d’ailleurs à intégrer encore davantage le médecin traitant au parcours de soins du patient. Un parcours de soins qui devra bénéficier d’un RCP d’appui afin de permettre à tous les acteurs de discuter et en particulier à l’occasion de la consultation d’annonce comme de celle de fin de traitement qui pourrait être mise en place avec le plan cancer III.
Parallèlement, les membres du groupe de travail à l’origine de ce rapport préconisent de développer la recherche en instaurant un opérateur unique pour l’ensemble des crédits : l’Institut national du cancer (Inca). À charge pour chaque cancéropôle d’être l’intermédiaire obligé entre cette structure nationale et les agences régionales de santé (ARS). Des ARS qui devront par ailleurs encourager la mise en place et le développement d’un enseignement national par la promotion du DESC de cancérologie qui permettra de former les spécialistes d’organes. Sans oublier les autres professionnels de santé qui pourraient ainsi s’orienter vers de nouveaux métiers, à l’instar des infirmières cliniciennes, anapathologistes, bioinformaticiens, dosimétristes ou radiophysiciens.
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