• Plan Juppé
« En 1995, notre système de santé s'est trouvé pris à la gorge. Le moment approchait où l'assurance-maladie aurait dû interrompre ses paiements. Dans des circonstances très dures pour l'économie de notre pays, je n'ai pas voulu que les cotisations des Français soient augmentées. Je n'ai pas voulu non plus que leurs remboursements, qui sont déjà plus faibles que dans d'autres pays, soient diminués. J'ai donc voulu une réforme de notre système de santé qui mettrait la qualité des soins au cœur de notre ambition. Les objectifs étaient justes. Certaines des conséquences qui en furent tirées à l'époque ont été à l'origine d'un grave malentendu. J'en ai médité depuis longtemps les enseignements. »
• Maîtrise des dépenses
« La page des responsabilités et des sanctions collectives, dont les lettres clés flottantes sont le dernier avatar, doit être définitivement tournée. C'est la voie de la raison, c'est la voie de la restauration de la confiance. Le chapitre de la responsabilité individuelle et de la recherche de l'excellence doit maintenant être écrit. Il ne peut l'être qu'avec tous les professionnels dans le cadre d'une pratique conventionnelle profondément renouvelée. C'est une voie exigeante. Mais c'est la voie de l'efficacité. Ce n'est pas par la contrainte, mais par la qualité et la responsabilité, que l'on combattra les gaspillages, les examens redondants, les prescriptions exagérées et les consultations inutilement répétées. »
• Prévention
« La France a besoin d'une grande politique de prévention. C'est un domaine essentiel dans lequel elle reste très en retard (...) Dans ce domaine, aucune fatalité n'existe, il n'y a que de la résignation. Une volonté politique doit s'exprimer. Je souhaite que le Parlement adopte une grande loi de programmation pour la santé publique. La prévention est en effet une responsabilité collective majeure. En dépensant plus pour la prévention, on évitera de nombreuses maladies, et il est certain qu'ainsi l'Etat fera faire des économies à la Sécurité social.»
• Démographie
« Notre système est confronté à un problème démographique sérieux. Des besoins criants sont en train de naître sans qu'aucune réponse n'ait réellement commencé à leur être apportée. Pour certaines professions, comme celle des infirmières dans certaines régions, notamment rurales, on constate déjà des situations de pénurie. Il s'agit des premières conséquences de l'absence de politique de gestion prévisionnelle des effectifs soignants (...) Pour résoudre ce problème, il faut agir rapidement, sans hésiter à inverser les approches immuablement suivies depuis des années. Les numerus clausus doivent être revus avec les représentants des professions de santé et des étudiants. L'installation ou la poursuite de l'activité dans des zones les plus délaissées doivent être fortement encouragées par des aides d'un niveau suffisant. »
• Hôpital
« Faute d'une véritable vision de son avenir, on en est arrivé aujourd'hui, dans beaucoup de services hospitaliers, à une situation d'embolie, pour ne pas dire de paralysie. La charge de travail imposée aux personnels soignants crée des tensions dans son fonctionnement. Les conditions, pour une part improvisées, du passage aux 35 heures ajoutent encore à ces difficultés. Les conflits sociaux se sont multipliés. L'investissement a été délaissé. A chaque négociation catégorielle, de nouveaux crédits ont été mobilisés, mais sans qu'une vue d'ensemble permette au système hospitalier de retrouver son dynamisme. Il ne s'agit plus de reconduire à l'identique les ressources, mais de les répartir avec intelligence pour pouvoir incorporer les nouveaux progrès (...) Aujourd'hui, les séjours hospitaliers sont plus courts, mais exigent de moyens plus importants. C'est donc la répartition des soins entre l'hôpital et la ville qui doit être revue pour assurer une meilleure prise en charge du patient (...) L'hôpital doit bouger de l'intérieur et retrouver les moyens d'investir. Je souhaite qu'un grand programme national d'équipement en santé soit lancé. »
Les principaux extraits de la déclaration de Jacques Chirac
Publié le 17/02/2002
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7068
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