L'INSTALLATION officielle de l'Institut national du cancer (InCA) a été l'occasion pour Philippe Douste-Blazy de faire le point sur la mise en œuvre du plan Cancer 2003-2007, que l'InCA va poursuivre et accélérer. Dans le domaine de la prévention, les mesures relatives au tabac, à l'alcool et à la nutrition « montrent leur efficacité et nous pouvons nous réjouir de certaines avancées », souligne le ministre de la Santé. Avec deux millions de fumeurs en moins, le tabac s'est « dénormalisé ». Il est moins répandu, « notamment chez les jeunes », du fait de l'interdiction de la vente de cigarettes avant 16 ans. Et l'aide à l'arrêt « s'amplifie ». La consommation de boissons alcoolisées « continue à diminuer elle aussi ».
En matière de dépistage généralisé du cancer du sein, tous les départements sont opérationnels, avec l'exonération du forfait « 1 euro » et une Journée nationale de sensibilisation prévue le 1er octobre. Mais seulement 20 % des femmes y participent, déplore Philippe Douste-Blazy.
Autre priorité : la prise en charge des patients, qu'elle soit médicale ou sociale. Trente mille d'entre eux ont bénéficié du dispositif d'annonce de la maladie (en cours de généralisation), dans 58 départements répartis dans 15 régions. L'hospitalisation à domicile se développe, avec 5 500 places qui étaient installées en mars dernier et 1 700 qui le seront d'ici au mois de décembre. « L'objectif de 8 000 places d'hospitalisation prévu fin 2007 sera atteint », estime le ministre. Les consultations antidouleur sont accessibles partout dans le pays et on compte une équipe mobile de soins palliatifs pour 200 000 habitants. Parallèlement, « l'organisation des soins de recours dans chacune des régions » devrait permettre « un égal accès aux soins innovants et coûteux sur tout le territoire ». Toutefois, en 2005, « le délai d'attente moyen pour un scanner est de trente et un jours, une moyenne nationale qui cache une amplitude de trois à dix-huit jours », reconnaît le Pr David Khayat, président de l'Inca . Enfin, grâce à la ligne Cancer Info Service (avril 2003), « les patients accèdent plus rapidement aux soins d'accompagnement pour leur vie quotidienne ».
Et, désormais, avec l'Inca, « toutes les actions de lutte contre le cancer - maladie qui touche une femme sur trois et un homme sur deux, et qui provoque 150 000 décès par an - seront coordonnées », insiste Philippe Douste-Blazy.
Le Pr Khayat pour un an et demi à la tête de l'Inca
Le Pr David Khayat, cancérologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), n'entend pas rester plus d'un an et demi à la présidence de l'Institut national du cancer (Inca). « Lorsque son organisation, ses procédures, ses ambitions et ses premières réalisations seront clairement établies, quand tout cela sera fait, l'année prochaine,si tout va bien, je quitterai mes fonctions pour retourner à ma seule activité de médecin, dit-il. Je sais déjà la fierté que j'aurai ce jour-là de passer le flambeau d'une agence publique autonome, sage, utile. Comme l'a déclaré le président de la République, "Le cancer ne sera pas vaincu en un jour. Mais, un jour, il le sera, parce que nous nous engageons et parce que tous les moyens nécessaires seront mis en œuvre avec méthode et détermination". »
Du point de vue légal, l'Inca a vu le jour le 3 mai 2005 (décret au « Journal officiel »). La convention constitutive du Groupement d'intérêt public, qui caractérise l'institut, a été signée par l'ensemble des partenaires (CHU, centres de lutte, organismes publics de recherche, fondations, associations caritatives et industrie des biotechnologies). L'arrêté approuvant cette convention est en cours de publication.
Lire aussi :
> L'Institut national du cancer lancé aujourd'hui : un entretien avec le Pr David Khayat (24/05/2005)
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