Un vaccin contre la complication la plus grave de l'infection par le virus West Nile, l'encéphalite, a reçu un avis favorable du gouvernement américain. Il a été présenté par ses découvreurs, Robert Tesh et coll. (Texas), lors de la 50e Réunion annuelle de la Société américaine de médecine tropicale et d'hygiène, à Atlanta. La préparation est, au départ, un vaccin destiné à prévenir l'encéphalite japonaise. Elle a pour l'instant montré son efficacité chez l'animal et devrait protéger également les humains.
Les chercheurs ont testé deux vaccins de l'encéphalite japonaise chez des hamsters, car cette infection, comme celle à virus West Nile, est due à un flavivirus (ainsi que la dengue et l'encéphalite de Saint Louis). Les Etats-Unis sont peu touchés par ces flavivirus, mais les chercheurs texans ont voulu prévoir ce qui se passerait si le virus West Nile atteignait une région, comme l'Amérique centrale, où les populations sont exposées aux autres flavivirus, par contage ou vaccination.
Des travaux antérieurs, menés en Inde, avaient suggéré qu'un première infection par le virus de l'encéphalite japonaise protège des singes contre l'infection par le virus West Nile. Le travail américain a donc consisté à injecter trois types de préparations vaccinales à des hamsters : un vaccin contre l'encéphalite japonaise vivant atténué (utilisé en Chine), un vaccin à virus tué (approuvé aux Etats-Unis) et un vaccin contre la fièvre jaune.
Des rongeurs contaminés par le virus West Nile, vierges de tout contact avec un flavivirus, meurent dans la moitié des cas d'encéphalite. Après vaccination contre l'encéphalite japonaise, aucun rongeur n'est mort et tous avaient une virémie plus basse. Les hamsters ayant reçu le vaccin fièvre jaune n'ont été que partiellement protégés.
Les auteurs sont bien conscients de l'impossibilité actuelle d'extrapoler de tels résultats à l'humain. Dans une démarche logique, la prochaine étape sera une expérimentation chez le primate. Ils font également remarquer que les hamsters ont été contaminés un mois après la vaccination. Ce qui ne permet pas d'établir de durée de protection vaccinale. Cependant, R. Tesh rappelle que le vaccin de l'encéphalite japonaise tué ne donne probablement pas une immunité à vie chez l'humain. Un rappel annuel est nécessaire.
Ces résultats préliminaires chez l'animal suggèrent simplement que le vaccin contre l'encéphalite japonaise peut être utilisé en « interim » pour protéger des populations humaines à haut risque contre l'encéphalite à virus West Nile dans l'attente d'un vaccin spécifique.
Les premiers pas encourageants d'un vaccin contre le virus West Nile
Publié le 15/11/2001
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Dr Guy BENZADON
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7011
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