Sans tambour ni trompettes, mais finalement dans les délais. Cet été, la ministre de la santé Roselyne Bachelot avait promis que les premiers dossiers médicaux personnels (DMP) pourraient être ouverts avant la fin de l’année. Ce devrait être chose faite à partir de demain jeudi, a annoncé l’Agence des systèmes d’informatique partagés de santé (ASIP) qui pilote désormais le projet DMP. Pour autant, les patients devront se contenter du petit couvert. « Afin de stabiliser le système et de procéder à quelques tests en situation réelle, un nombre restreint de professionnels de santé sera sollicité dans les premières régions expérimentatrices pour créer les premiers DMP avec l’accord des patients concernés, a expliqué l’ASIP mardi. Des documents seront mis à disposition des professionnels et des patients ». On est donc très loin de la généralisation d’un dispositif qui aura connu de multiples déconvenues depuis son lancement par la loi de réforme de l’Assurance-maladie d’août 2004. Mais au moins, le DMP n’est plus au « point mort » comme Roselyne Bachelot l’avait diagnostiqué à son arrivée avenue de Ségur en mai 2007.
On a assisté dans les dernières semaines à un sprint pour tenir les délais. Le 2 décembre, la CNIL a autorisé la mise en œuvre des applications nécessaires au déploiement du DMP. « L’expression du consentement du patient dans le DMP sera formalisée par la remise d’un document » a précisé l’ASIP répondant ainsi à une très ancienne demande des associations de patients dont les craintes légitimes autour de la confidentialité des dossiers ont sans doute contribué à retarder le projet.
Enfin, le 13 décembre, après la publication par l’ASIP Santé d’un « cadre national d’interopérabilité des systèmes d’information de santé », les éditeurs Cegedim, Axilog et Imagine Editions ont été homologués « DMP compatibles ». « Ces éditeurs disposent donc désormais de solutions applicatives permettant aux professionnels de santé d’accéder directement, grâce à un simple clic, au système DMP » se réjouit l’ASIP Santé, répondant ainsi à une demande également légitime des professionnels de santé, et plus particulièrement les généralistes, de ne pas avoir à saisir deux fois les données dans leur propre dossier médical et dans le DMP du patient, mais qui a aussi ralenti le processus. Une centaine d’autres éditeurs s’est inscrite dans le même processus. Ainsi, tout est prêt pour qu’« en lien avec les maîtrises d’ouvrages régionales concernés, les premiers tests terrain du DMP national puissent démarrer dans les prochains jours » expliquait en début de semaine l’ASIP. La « vraie » relance du DMP est prévue pour le 5 janvier, date à laquelle l’ASIP Santé a promis d’annoncer les prochaines étapes du projet. Pendant ce temps, dix millions de patients ont d’ores et déjà ouvert un dossier pharmaceutique (DP) dans une officine. Plus modeste au départ, ce projet piloté par l’Ordre des pharmaciens avait été lancé en 2008.
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