LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE) vient d’annoncer ces succès comme l’aboutissement de ce qu’elle considère comme la « preuve d’un principe », selon lequel le dépistage des ovocytes avant le transfert peut majorer le taux de naissances. Chez les deux volontaires, le statut chromosomique complet a été réalisé par hybridation génomique comparative (CGH) sur puce à ADN. À 40 ans, toutes deux avaient des chances très diminuées de succès d’une FIV.
Luca Gianaroli, président de l’ESHRE, rappelle que l’expérience de 30 ans de fécondation in vitro montre que nombre d’embryons transférés sont porteurs d’anomalies chromosomiques. Ce qui explique que deux implantations sur trois n’aboutissent pas à une grossesse. Depuis plus de 10 ans, les médecins et biologistes tentent de trouver un moyen de dépister ces anomalies. La technologie par CGH semble fournir, enfin, cet outil tant attendu.
L’hybridation génomique comparative apporte de nombreux avantages :
– elle teste les 23 chromosomes et non une partie d’entre eux ;
– la cellule dépistée est le globule polaire, éjecté de l’ovocyte au moment de la fécondation. Il n’y a donc pas de biopsie sur un embryon en début de développement ;
– auparavant, les tests, réalisés à partir de cellules biopsiées sur un embryon, pouvaient ne pas refléter le statut de l’embryon en raison des mosaïques de chromosomes. Le globule polaire supprime ce biais ;
– les tests usuels, autres que le CGH, sont pratiqués sur des embryons de 5 jours et requièrent plusieurs jours d’attente pour le résultat, avec congélation de l’œuf pendant ce délai. L’étude du globule polaire se fait en temps réel (12 à 13 heures) et sans congélation ;
– la CGH permet de visualiser les gains ou les pertes de matériel chromosomique.
Les médecins des deux nouvelles mères, Cristina Magli (Bologne), Markus Montag et Hans van der Ven (Bonn), rappellent que, au cours de la méiose, deux globules polaires se forment lorsque l’ovocyte arrive à maturité. Ils contiennent du matériel chromosomique. Le premier est émis au moment de l’ovulation, le second après la fécondation.
Quotimed.com, le 15/10/2010
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