SEPT MILLE kilomètres de plage, des fonds marins exceptionnels, une nature luxuriante et un patrimoine historique d'une incroyable richesse, Cuba, ouverte aux touristes et aux investisseurs étrangers après un long isolement au lendemain de l'effondrement du bloc de l'Est, ne se limite pas à son image de paradis de carte postale sur fond de trépidante salsa, avec soleil et palmiers, sable blanc, mer turquoise et hôtels cinq étoiles, ou à celle d'une sorte de « Jurassic Park » d'un socialisme tropical à la dérive qui n'en finit pas de mourir.
Héritière d'un passé de cinq siècles, la grande et longue île, découverte par Christophe Colomb en 1492, fut longtemps la plus riche de toutes les colonies espagnoles du Nouveau Monde. Ses cités, comme La Havane, la capitale, Trinidad, Santiago de Cuba ou Cienfuegos, ont servi d'écrin aux plus somptueuses architectures coloniales de toute l'Amérique hispanique.
Infinité de trésors architecturaux, grisante diversité d'une nature désordonnée de jardins tropicaux, profusion végétale de vallées profondes, étendues arides de sierras immenses et de forêts exubérantes, champs de canne à sucre et de tabac à perte de vue, côtes et plages blanches éblouissantes sous le soleil rehaussant les eaux turquoise des lagons, tout est fort et beau, où la population – mélange d'Espagnols, d'Africains et d'Indiens caraïbes –, étonnante de joie de vivre malgré les pénuries et le poids d'un régime omniprésent depuis presque cinquante ans, s'ouvre chaleureusement aux visiteurs étrangers.
Un musée à ciel ouvert.
A La Havane, l'une des plus anciennes cités d'Amérique, les vieux quartiers, mélange d'architectures somptueuses où styles classique, baroque et néoclassique se côtoient sans jamais se heurter, on pénètre dans un véritable musée à ciel ouvert.
Grâce à l'inscription de la ville au Patrimoine de l'humanité, plus d'un millier d'édifices ont été rénovés ces dernières années, comme la superbe cathédrale baroque au coeur de la « Habana Vieja », la Vieille Havane, sauvée in extremis de la ruine. Un grand nombre d'immeubles et de bâtiments, jadis splendides, ont pu être ainsi sauvés estompant peu à peu l'aspect de ville bombardée de la capitale.
Face à la mer, les imposantes forteresses, comme la célèbre Cabbana, où furent fusillés successivement des fournées d'indépendantistes anti-espagnols, des procastristes, puis des anticastristes après la révolution de 1959, ou le massif Castillo del Moro, qui protégeait l'entrée du port, ont encore belle allure. Comme la Plaza de Armas et ses belles maisons seigneuriales baroques, tout en vérandas de bois, balcons de fer forgé, galeries et patios andalous ornés d'arbres et de plantes luxuriantes, comme l'ancienne résidence des capitaines généraux représentant la couronne d'Espagne aujourd'hui transformée en musée.
Grouillante de monde, la Plazas de Armas est un lieu de rendez-vous obligé. Aux terrasses des petits restaurants, on y déguste un café cubain noir comme de l'encre ou un « mojito » enivrant aux parfums de rhum et de menthe, avant de chiner sur les étals des libraires ambulants pour dénicher une vieille édition reliée de Cervantes ou une bande dessinée yankee d'avant la révolution égarées parmi les oeuvres complètes du Lider Maximo, du « Che » ou de Lénine.
La ville américaine.
Le contraste de la Vieja Habana avec la ville « américaine » du bord de mer, avec ses gratte-ciel et ses grands hôtels construits pour les riches Yankees du temps où ils venaient flamber l'espace d'un week-end dans les casinos de la « Babylone des Caraïbes », est saisissant. Ici, rien ne semble avoir changé depuis les années cinquante où la fête cubaine n'était pas encore synonyme de révolution castriste.
Le Malecon, l'interminable boulevard (7 kilomètres) du front de mer qui étalait les façades lépreuses de ses maisons coloniales jaunes, roses ou bleues rongées par le sel et les embruns, aujourd'hui joliment restaurées, est toujours le lieu privilégié des pêcheurs à la ligne et des pécheresses minijupées en quête d'étrangers en mal de tendresse tarifée.
Longtemps délaissés parce que symboles du vice capitaliste, les grands hôtels mythiques, l'ex-Hilton, l'ancien fief du gangster Meyer Lansky rebaptisé Habana Libre, le Capri, le Riviera ou le superbe Nacional, ancien rendez-vous de la jet-set, juché face à la mer sur sa colline-jardin, ont tous été rénovés pour accueillir des touristes nettement moins sulfureux que les gangsters et les acteurs de Hollywood de jadis. L'un des plus luxueux de ces hôtels de jadis est sans conteste le Saratoga, rouvert en 2005. Situé au bord ouest du centre historique, il bénéficie d'une situation privilégiée sur le Prado et le Parque Central.
A deux pas de là, sur le Malecon, le célèbre glacier Coppelia débite toujours ses sorbets, dont les couleurs vives s'harmonisent avec celles des antiques Cadillac, Buick ou Chevrolet, rescapées de « l'ère américaine ». A force de géniaux rafistolages, elles continuent, depuis quarante-huit ans, à sillonner vaillamment les rues.
Témoignages de l'ancienne opulence de l'île, ces « belles américaines » de jadis font partie du patrimoine national de l'île au même titre que les somptueux vestiges de l'ère espagnole, le rhum, les cigares, la beauté caramel des Cubaines et la révolution.
D'autres splendeurs coloniales.
A 150 km de la capitale, Varadero, la station balnéaire de l'île, haut lieu de la bronzette touristique, étale ses hôtels de béton qui poussent comme des champignons. Face au détroit de Floride, les plages immenses de sable fin font serviettes pleines. Depuis que le gouvernement, grâce à des mesures draconiennes, a éradiqué complètement la prostitution, Varadero est devenu une station très familiale.
Cienfuegos, la « Perle du Sud », est une ville de toute beauté avec ses belles maisons qui rappellent l'implantation d'une importante colonie française originaire de Bordeaux et de la Nouvelle-Orléans au début de XIXe siècle.
On retrouve les splendeurs coloniales à Trinidad, la ville-musée, qui étale ses toits de tuiles ocre dominés par le haut clocher de l'ancienne église de San Francisco de Asis, au pied des montagnes de l'Escambray.
Fondée en 1514 par le conquistador Diego de Silva Velázquez, la ville connut son âge d'or comme capitale mondiale du sucre au XVIIIe siècle. Inscrite elle aussi au Patrimoine mondial de l'UNESCO, elle abrite quelque 1 200 édifices des XVIIIe et XIXe siècles, soigneusement restaurés et entretenus. Les palais et les grandes demeures des anciennes riches familles sucrières ont tous été transformés en musées et, à l'exception de la massive église paroissiale de la Santesima Trinidad, qui somnole derrière ses grilles sur la plaza Major, la plupart des édifices religieux sont toujours fermés au culte ou laissés à l'abandon.
A La Havane, sur le Malecon, les vagues se brisent avec fracas contre la longue jetée de pierre, projetant parfois les embruns salés de l'autre côté de la voie sur les façades des anciennes maisons commerçantes à arcades.
C'est ici que les « balseros » tentent de quitter l'île au péril de leur vie, juchés sur de vieux pneus de camion ou de radeaux improbables. Aux première lueurs de l'aube, les Havanais s'y rendent souvent pour admirer le lent lever du soleil qui monte à l'horizon. Comme une promesse de renouveau.
Fumeurs de havane
A Cuba, l'amateur de cigares se retrouve dans la situation du renard dans un poulailler : Monte Cristo, Partagas, Hoyos de Monterey, Romeo y Julietta, Punch, Bolivar, Cohiba, Upmann, Robaina, etc.
Le choix est quasiment embarrassant et les prix (encore) nettement inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Mais attention ! N'achetez jamais en dehors des circuits officiels. Surtout pas dans la rue ou par l'intermédiaire d'« amis » bienveillants ; sinon gare aux mauvaises surprises ! Cigares rejetés après examen de la fabrique, roulés trop serré (infumables) ou avec des capes médiocres, vendus dans une vraie boîte pourvue de tous les sceaux de garantie officiels (volés). Fabriqués avec du mauvais tabac, ce sont sans doute de « vrais » havanes mais d'une qualité indigne d'un amateur. Pour éviter les mauvaises surprises, achetez dans les magasins des hôtels (choix parfois limité) ou, mieux, directement dans les boutiques officielles, comme la Casa del Tobaco (Ly 23 Vedado, plaza de la Revolucion), la Casa del Habano (industria y San Martin La Habana Vieja) ou le Palacio del Tabaco (Ignacio Agramonte n° 106 La Habana Vieja). On vous y délivrera une facture en bonne et due forme (pour un maximum de 2 boîtes de 25 cigares), ce qui vous évitera également bien des problèmes à la douane française.
Pour partir
TRANSPORTS
Vols direct Paris-La Havane sur Air France (quotidiens en hiver et quatre par semaine en été) et sur Cubana de Aviacion, à partir de 645 euros A/R.
– Air France, tél. 0820.82.08.20.
– Cubana, tél. 01.53.63.23.23.
FORMALITÉS
Passeport en cours de validité. Pas de visa mais une carte de tourisme délivrée par le consulat de Cuba (ou via les voyagistes) : 22 euros. Taxe de séjours de 25 CUC (25 euros) perçue à l'aéroport au départ de Cuba.
MONNAIE
Euros fortement conseillés. A changer sur place en pesos convertibles (CUC, la monnaie convertible pour les touristes, 1 CUC = 1 euro) dans les bureaux de change, hôtels ou banques. Cartes de crédit acceptées dans les hôtels et les magasins.
LANGUES
Espagnol et anglais.
HORAIRES
– 6 h.
SANTÉ:
Aucun vaccin exigé.
CLIMAT:
Subtropical. Température moyen-ne : 25 °C. Maximale : 35 °C. Meilleures saisons : printemps et automne.
HÔTELS:
•A La Havane
– Hôtel Saratoga 5*, Paseo del Prado n° 603 Esquina a Dragones, tél. (537) 868.1000 et www.hotel-saratoga.com.
Réouvert depuis 2005 après rénovation complète, l'une des plus belles adresses de La Havane. Superbe architecture des années 1930, équipement ultramoderne des chambres avec vue exceptionnelle sur l'ensemble de la vieille ville. Trois restaurants dont le très honnête Anacaona. Piscine sur le toit. Chambres doubles à partir de 235 CUC la nuit.
•A Trinidad
– Hôtel Trinidad del Mar 4*, Peninsula Ancon Sancti Spirito (www.cubahotellooking.com).
Bâtiment style colonial espagnol face à la plage avec en arrière-fond les montagnes de l'Escambray. Chambres à partir de 86 CUC.
•A Varadero
– Hôtel Barcelo Marina Palace 5*, Carretera Las Morlas Final Front of Marina Gaviola (www.barcelo.com).
Sur la plus belle plage de sable blanc de la région. Chambres à partir de 136 CUC.
SÉJOURS
Parmi les forfaits proposés par Marsans/Transtours, le circuit « Perle des Caraïbes », de 10 jours, pour découvrir l'essentiel de Cuba, ses villes coloniales (La Havane, Trinidad, Cienfuegos, Santa Clara), la vallée de Vinales et ses plantations de tabac, et les plages de Varadero. Prix à partir de 1 395 euros Paris/Paris, incluant les vols A/R, les taxes d'aéroport, les transferts, l'hébergement 8 nuits dans les hôtels, la pension complète, les visites et l'accompagnateur francophone.
SHOPPING
Objets en marbre, bijoux en corail, chapeaux de sisal, guyabera (chemise à quatre poches typiquement cubaine), CD de musique cubaine, rhum (l'excellent Habana Club), café et, bien sûr, cigares.
LIRE
Guide Marsans /Transtours.
RENSEIGNEMENTS
– Ambassade et consulat cubains, 14, rue Presles, 75015 Paris. Tél. 01.45.67.55.35. Fax 01.45.66.80.92.
– Office du tourisme de Cuba, 280, boulevard Raspail, 75014 Paris, tél. 01.45.38.90.10 et www.cubatourism.fr.
– Marsans/Transtours, tél. 08.25.031.031. Brochures dans les agences.
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