LYON
AU SEIN du CHU lyonnais, le mouvement de grève n'a pas atteint la mobilisation « sans précédent », souhaitée par les sept syndicats nationaux de médecins et de soignants. Cette journée d'action avait pourtant été annoncée comme « historique » dans le second CHU de France.
Or, selon les responsables des Hospices civils de Lyon (HCL), le taux de grévistes au sein du personnel non médical s'élevait à 10,34 %, et seulement dix-sept médecins étaient enregistrés comme participant à ce mouvement de grève. Peu d'interventions chirurgicales semblent avoir été annulées et les services d'urgence ont fonctionné, certes à flux tendu, « mais comme de coutume » précise-t-on à l'hôpital Edouard-Herriot. « Comme d'habitude, nous faisons la grève en travaillant », déplorait un agent de l'hôpital de la Croix-Rousse.
Selon les syndicats, il y aurait eu plus de réquisitions que de grévistes, « preuve que nous travaillons déjà a minima tous les jours », fait observer la déléguée CGT, Evelyne Bajard. En fin de matinée, un cortège de 300 à 400 manifestants s'est déplacé de l'Hôtel-Dieu à l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) où une délégation a été reçue par Patrick Venderbergh, chargé de mission pour le « Plan Hôpital 2007 ». Les différents points d'achoppement avec la réforme ont été abordés par les syndicats : « Pour nous, ce plan est un leurre et ne fera qu'accentuer les difficultés que tout le monde connaît », résumait une représentante de l'Union syndicale santé, à la sortie de cet entretien. A Lyon, comme dans d'autres métropoles, ces difficultés se rencontrent désormais avec une certaine acuité dans les services d'urgence, de pédiatrie, de gériatrie et de psychiatrie.
De son côté, le représentant de l'ARH a quand même rappelé l'accroissement des moyens attribués aux hôpitaux en 2003, 6 % pour l'enveloppe régionale, en constatant que ces moyens, pour l'essentiel, avaient été consacrés à la masse salariale. « Il est vrai qu'on ne répond pas, ici, à des besoins nouveaux », admet Patrick Venderbergh, « mais, à l'ARH, nous n'avons pas à nous prononcer sur le niveau des moyens à consacrer à la santé. En revanche, on ne peut pas admettre l'idée que, sous prétexte d'un manque de moyens, il ne faut surtout rien changer. » Et d'ajouter : « Même à moyens constants, il y a beaucoup de choses qui peuvent être améliorées, notamment dans l'organisation hospitalière. » L'ARH s'est toutefois engagée à faire remonter le compte rendu de cet entretien au ministère de la Santé.
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