DEUX SUJETS CRISTALLISENT ces derniers jours l'inquiétude des praticiens hospitaliers : le nouveau mode de calcul de la redevance liée au secteur privé à l'hôpital (« le Quotidien » du 28 mai) et les menaces que fait encore une fois peser Bruxelles sur le temps de garde (« le Quotidien » du 30 mai).
Sur le terrain de l'activité libérale, la CPH (Confédération de praticiens des hôpitaux) «s'indigne»: le nouveau texte «impose» aux médecins concernés «de reverser à l'établissement des sommes qui n'ont plus rien à voir avec le service rendu, mais qui constituent purement et simplement un nouvel impôt assis sur leur chiffre d'affaires», fait observer le Dr Pierre Faraggi, président de la CPH, pour qui la mesure est «de nature à tuer sans le dire une activité statutaire qui doit payer toutes ses charges en une seule journée de travail hebdomadaire». La CMH (Coordination médicale hospitalière) juge pour sa part que le débat ne fait qu' «occulter le sujet du niveau et du mode des rémunérations des médecins à l'hôpital public et, par ricochet, celui de la rémunération des médecins libéraux dans le cadre de l'actuelle convention». Dans un contexte de «désaffection des jeunes médecins pour la carrière hospitalière», le président de la CMH, François Aubart, estime que le secteur privé à l'hôpital «ne peut qu'être, en l'état, une modalité d'exercice en extinction». Quant au projet de révision de la directive européenne sur le temps de travail, il suscite une riposte commune de la CPH et de l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers). «Inacceptable», s'écrient ces organisations, qui demandent aux «pouvoirs publics français de s'opposer absolument» à l'offensive de Bruxelles. Face à ce point soucieux de ne pas voir le temps de garde disparaître des comptes du temps de travail effectif, les deux syndicats annoncent que, sans refus officiel de la France, ils organiseront «une large campagne de mobilisation de tous les PH».
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