L'article du « British Medical Journal » est publié à partir de données extraites de « BestTreatments », un site Internet qui fournit des informations en se fondant sur des études cliniques concluantes.
Sur la prévention et les mesures d'éviction, il n'existe pas de démonstration de l'utilité d'un nettoyage des draps et des vêtements, du traitement des écouteurs, casques ou différents éléments du mobilier avec des sprays insecticides. Un lavage au lave-linge avec une lessive courante suffit.
L'infestation se transmet par des contacts relativement prolongés de tête à tête, typiquement entre deux personnes qui se connaissent très bien.
« Les poux que l'on trouve sur les fauteuils, les oreillers et les chapeaux sont morts, malades ou vieux », affirme Beth Nash, l'auteur de l'article.
Les politiques anti-poux adoptées par certaines écoles, qui bannissent les enfants porteurs jusqu'à ce qu'ils soient totalement exempts de poux n'ont pas de sens. Les travaux cliniques montrent que moins de 20 % des écoliers porteurs présentent une infestation dans les quatorze jours. Ils trouvent aussi qu'environ la moitié des enfants renvoyés chez eux sous prétexte qu'ils ont des poux n'en ont pas en réalité.
La politique du sans-poux
« De nombreux experts de santé publique considèrent que les politiques du "sans-poux" devraient être abandonnées », souligne l'auteur.
Les traitements ne devraient pas être mis en route sans que des poux vivants aient été dûment décelés, les lentes n'étant pas un signe d'infestation active.
Couper les cheveux courts ou les attacher chez les filles n'a pas d'utilité. Cela peut même augmenter l'incidence des infestations en permettant plus facilement aux poux de transiter d'une tête à l'autre.
Les poux sont probablement plus fréquents chez les filles, surtout parce qu'elles ont plus facilement entre elles des contacts rapprochés de leurs têtes pendant leurs jeux, et non à cause des longs cheveux.
Les poux de la tête sont inoffensifs dès qu'ils sont détachés de leur hôte. Ils sont vulnérables et meurent aussitôt.
Sur les traitements, les études permettent de faire la distinction entre les traitements qui ont une bonne probabilité d'efficacité et les traitements qui ont besoin d'être davantage étudiés pour faire leur preuve.
- Les traitements qui ont une bonne probabilité d'efficacité.
Le malathion, qui tue les poux, est posé sur cheveux secs et doit être laissé en place pendant huit heures. Si huit à dix jours après ce traitement des poux vivants sont encore présents, un deuxième traitement s'impose, à l'aide du malathion ou d'un autre produit.
Le lindane est efficace mais d'un usage limité en raison de sa neurotoxicité potentielle. Il est appliqué pendant quatre minutes en répétant le traitement une semaine après, si c'est nécessaire. Contrairement au malathion, son usage est déconseillé chez la femme enceinte et pendant l'allaitement.
La perméthrine, à l'origine plus efficace que le lindane, a perdu son pouvoir en raison d'un usage étendu qui a favorisé l'apparition de résistances. Le produit, présenté dans des crèmes à 1 %, est laissé en place dix minutes. Si une première application n'a pas tué les oeufs (c'est-à-dire si des poux vivants sont trouvés après le passage d'un peigne fin de détection), un deuxième traitement est licite, mais non un troisième, pour éviter les résistances. La perméthrine n'a pas été étudiée chez la femme enceinte.
Les pyréthrines, qui sont utilisées dans des shampooings et mousses à 0,33 % et laissées en place pendant dix minutes sur cheveux humides, sont d'efficacité égale à celle de la perméthrine. Là aussi, une seconde application est parfois utile et permise.
- Les traitements qui ont besoin d'être davantage étudiés pour faire leur preuve.
L'aromathérapie et la phytothérapie n'ont pas fait l'objet d'études évaluant leur efficacité.
L'utilisation du peigne fin pour ôter mécaniquement les poux et les lentes viables est maintenant déconseillée. Les études montrent que c'est davantage les conditionneurs contenant de la perméthrine utilisés pour permettre le passage du peigne fin qui ont une efficacité que le geste lui-même. Les enfants apprécieront d'ailleurs qu'on leur évite ces peignages éprouvants. Rappelons que les poux ne sont pas une exclusivité de l'âge enfantin et que les adules peuvent également être infestés. Les poux pondent six à huit oeufs (lentes) par jour et les attachent aux cheveux près du cuir chevelu. Les poux ne quittent jamais de leur propre chef la personne qu'ils parasitent, car ils ont besoin d'y trouver leur nourriture et leur hébergement. Les oeufs pondus peuvent facilement être confondus avec des pellicules. Le poux quitte la tige du cheveu pour se nourrir sur le scalp, ce qui cause les démangeaisons.
Le diagnostic ne peut être porté que si des poux vivants sont présents.
« BMJ », vol. 329, 7 juin 2003, pp. 1256-1257.
* www.clinicalevidence.com et www.besttreatments.org/headlice
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