L’utilisation du téléphone portable est-elle nocive pour le cerveau ? La question se pose avec insistance depuis quelques années, sans qu’un effet carcinogénique n’ait pu être clairement mis en évidence jusqu’à présent. Certes, l’étude dirigée par le Dr Nora Volkow (Institut national sur la dépendance, Bethesda, États-Unis) ne répond pas davantage à la question, mais elle montre toutefois que l’utilisation du portable modifie le fonctionnement du cerveau, en particulier le métabolisme du glucose. Les conséquences de telles perturbations restent à définir.
Les chercheurs américains ont utilisé la tomographie par émission de positrons (TEP) au FDG chez 47 patients en bonne santé inclus dans leur étude. Une fois des téléphones portables placés sur les oreilles droite et gauche, la TEP était utilisée deux fois pour mesurer le métabolisme du glucose, une fois avec le téléphone droit activé pendant 50 minutes (position « on »), l’autre avec les deux téléphones désactivés (position « off »).
Si l’on considère le cerveau entier, le métabolisme du glucose n’est pas différent que les portables soient éteints ou allumés. En revanche, si l’on se focalise sur les régions les plus proches de l’antenne, c’est-à-dire le cortex orbito-frontal et le pôle temporal, il existe une différence significative entre les positions « off » et « on » : la position « on » augmente le métabolisme du glucose (35,7 versus 33,3 micromol/100 g par minute).
Ces résultats n’apportent aucune information supplémentaire sur le risque carcinogénique lié à l’utilisation du téléphone portable. Les chercheurs suggèrent simplement que le champ électromagnétique augmente l’excitabilité du cerveau. Les mécanismes par lesquels l’absorption du champ électromagnétique active le métabolisme cérébral ne sont pas connus et le fait que la traduction en soit une excitabilité neuronale doit être précisé. Les conséquences du portable sur la santé à long terme restent ainsi très nébuleuses dans l’attente de plus amples données.
« JAMA », 2011;305(8):808-814.
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