EUROLIVE est une étude multicentrique européenne* dont l’objectif était de mesurer les bénéfices apportés par les polyphénols de l’huile d’olive sur le profil lipidique et le stress oxydant. Il s’agit d’un essai randomisé, en cross-over, portant sur 200 hommes, volontaires sains, recrutés dans six centres de cinq pays (Espagne, Danemark, Finlande, Italie, Allemagne). Chaque volontaire suivait trois séquences de huit jours chacune, durant laquelle il consommait 25 ml d’huile d’olive (de qualité différente selon la période) ; les trois semaines d’intervention étaient précédées de deux semaines de wash-out. Durant l’étude, l’huile d’olive était la seule source de matières grasses ajoutées. Les trois huiles d’olive testées présentaient une teneur différente en polyphénols : l’huile d’olive vierge en renfermait 366 mg/kg, l’huile mixte (huile vierge et huile raffinée) en contenait 164 mg/kg et l’huile d’olive raffinée n’en présentait que 2,7 mg/kg. A l’entrée et à l’issue de l’essai, un bilan lipidique ainsi que le dosage de marqueurs de l’oxydation étaient réalisés.
Au terme de l’essai, les auteurs ont observé une augmentation linéaire des taux de HDL cholestérol avec l’augmentation de la teneur en polyphénols de l’huile d’olive consommée ; l’élévation du HDL par rapport au taux initial était de 0,99 mg/dl avec l’huile d’olive pauvre en polyphénols, de 1,22 mg/dl avec l’huile mixte et de 1,74 mg/dl avec l’huile d’olive vierge très riche en polyphénols. Parallèlement, une diminution linéaire des marqueurs de l’oxydation était notée.
Les points forts de l’étude.
Cette étude européenne est remarquable à plusieurs titres. Pour la première fois, les effets in vivo des polyphénols de l’huile d’olive ont pu être mis en évidence en situation réelle de consommation (25 ml par jour correspondant à une cuillerée à soupe). Pour la première fois également, on a montré une différence d’effet en fonction de la qualité de l’huile consommée – essentiellement du degré de raffinage qui conditionne la teneur en polyphénols, mais pas uniquement.
Autre point fort de l’étude : la significativité des résultats obtenus. Rappelons à ce propos qu’une augmentation de 1 mg/dl du HDL cholestérol est associée à une diminution de 2 à 3 % du risque cardio-vasculaire. Toutefois, certaines questions restent en suspens, notamment sur le mécanisme d’action des antioxydants de l’huile d’olive, le rôle respectif des acides gras mono-insaturés (Agmi) et des polyphénols, et la synergie d’action entre ces deux composés. Une métaanalyse indique qu’une supplémentation orale d’antioxydants n’a pas d’effet protecteur, et c’est donc l’aliment – huile d’olive – dans sa globalité qui offre un bénéfice. Enfin, on peut regretter qu’il n’y ait pas eu de wash-out après chaque période d’utilisation d’huile de qualité différente.
«On savait déjà que l’huile d’olive avait un effet protecteur grâce à ses Agmi, on sait maintenant que les polyphénols de l’huile d’olive ont probablement aussi un rôle protecteur spécifique, a commenté le Dr Patrick Sérog (nutritionniste, Paris). Bien sûr, on n’a pas montré que la consommation d’huile d’olive diminuait le nombre d’événements cardio-vasculaires, mais on a mis en évidence qu’elle augmentait le taux de HDL-C et qu’elle diminuait le stress oxydant; ce qui est déjà remarquable. Dans l’état actuel des connaissances, on peut donc dire qu’il est bon de consommer de l’huile d’olive et qu’il est préférable de choisir une huile vierge extra contenant le plus possible d’antioxydants.»
D’après une conférence de presse organisée par Lesieur.
* The Eurolive Study : Covas ; « Annals of Internal Med » 2006 ; 145 : 333-341).
Teneur constante
La teneur en polyphénols de l’huile d’olive varie non seulement en fonction de son degré de raffinage, mais aussi selon l’origine des fruits, le climat et la région où sont cultivés les oliviers, la saison de la récolte, etc. Or cette variabilité de teneur en antioxydants pose problème au consommateur qui ne sait pas ce qu’il achète.
Problème sur lequel s’est penchée la recherche Lesieur : les huiles d’olive les plus riches en antioxydants ont été sélectionnées, puis assemblées de façon à respecter – dans l’huile vierge extra Lesieur – un subtil équilibre entre la saveur douce et fruitée demandée par les consommateurs et la richesse en polyphénols qui confère une certaine amertume ; cela afin de garantir une qualité gustative constante et une teneur en polyphénols au moins égale à 280 mg/kg et en vitamine E au moins égale à 20 mg/100 g.
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