ÉDITORIAL

Les politiques de retour

Publié le 05/12/2004

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La négociation conventionnelle aura fait la preuve que, décidément, les politiques ont bien du mal à céder la place et à se faire discrets.
Il est clair, en effet, que le ministre de la Santé, et même les collaborateurs du Premier ministre ont suivi de près les discussions entre médecins et assurance-maladie. Ils semblent être intervenus à plusieurs reprises, pour conseiller, voire, disent certains, pour donner des directives au directeur de l'Uncam, lui-même ancien directeur de cabinet de Philippe Douste-Blazy. Ceci explique peut-être cela.
Mais alors que la réforme de l'assurance-maladie et de la gouvernance mettent l'accent sur la liberté désormais accordée aux négociateurs conventionnels, on a eu vendredi la démonstration que ce n'était pas le cas. « On nage en plein délire », s'offusquait même un président de syndicat médical qui racontait les coups de fil du ministère de la Santé, de Matignon et même de l'Elysée, affirmait-il.
Et, de fait, le pouvoir politique qui sait l'importance de l'opinion médicale mais qui ne veut pas dans le même temps être accusé par l'opposition de faire la part trop belle aux médecins suit de près, de trop près, cette négociation, quitte à renier, ne serait-ce que le temps d'une soirée, ses engagements du printemps.

> JACQUES DEGAIN