ANTIQUITES
Jules-Paul Gérard était de ceux-là quand il embarqua, en 1904, à la découverte de la Tunisie, puis de l'Egypte. Il n'en recueillit pas la même célébrité que l'auteur des « Carnets du Maroc et de Sardanapale », mais il s'y découvrit une vocation d'archéologue et de collectionneur.
Le peintre qu'il était fut particulièrement séduit par les textiles coptes découverts à Antinoë, en Haute Egypte. Une partie de sa collection se trouve aujourd'hui au Musée Labit, de Toulouse, une autre est mise aux enchères par ses descendants.
Ces documents vieux de dix à quinze siècles, sont les plus anciens témoignages de l'art textile qu'un particulier puisse trouver et collectionner. La plupart sont des fragments de vêtements et beaucoup sont, en effet, à l'état de fragments peu spectaculaires. D'autres sont demeurés d'une remarquable fraîcheur, couleurs comprises. Les plus classiques sont les « tabula » (devants de tuniques) d'une forme carrée ou rectangulaire facile à encadrer et à exposer (à l'abri de la lumière bien sûr).
Leur fabrication s'étend du IVe au XIIe siècle, et leur décor, en registres horizontaux ou concentriques, mélange les influences chrétiennes, arabes et gréco-romaines. Des motifs purement décoratifs (flots, perles, chevrons, fleurons, losanges, rinceaux, arabesques...) encadrent des représentations de guerriers, chasseurs, danseurs, cavaliers et femmes aux seins nus. La Victoire ailée qui orne ce fragment de tenture du IVe-Ve siècle est directement inspirée de la Grèce antique.
La gamme chromatique est dominée pas les rouges et les bruns sur fond écru, déclinés en plusieurs tons et souvent rehaussés de vert et de bleu, qui ont bien résisté à l[212]épreuve du temps.
On ne peut pas dire que les textiles coptes soient très chers, bien que des expositions et des parutions récentes aient suscité un réel intérêt, et contribué à faire monter les prix.
Seules les pièces intactes et de grande qualité, font des prix élevés (plus de 10 000 euros) en raison de leur rareté et de leur caractère décoratif. On trouve à partir de 400 et 1 000 euros des fragments d'intérêt purement documentaire, les panneaux bien conservés et d'une certaine dimension, qui dépassent les 2 000 euros et pour 3 000/4 000 euros, on a quelque chose de vraiment décoratif, un devant de tabula bien conservé.
Mercredi 13 et jeudi 14 février, 14 h 15, Hôtel Drouot, salle 7, étude Boisgirard.
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